Leon, il ne s'en cache pas, il n'est pas né de la cuisse de Jupiter comme dirait le vieux de la veille. On l'avait déposé devant une église, comme si les bonnes sœurs allaient pouvoir s'en occuper. La blague ! Ni une ni deux et c'était aux services de l'enfance qu'il se retrouva. On lui trouva même des adoptants un premier temps, parce qu'il était « sooooo cuute ». Des gosses de riche qui s'était trouvé un nouveau hobbie. Et puis finalement ça faisait trop de bruit, alors retour à l'envoyeur. L'histoire ne le dit pas, mais à ce qu'il paraît ils auraient adopté un chiot et se rendant compte qu'il fallait le faire sortir et lui donner à manger… bref retour à l'envoyeur. Finalement il grandit dans un orphelinat puis dans des familles d'accueil. Leon était un enfant terrible, toujours en conflit. Pourtant il a connu des personnes aimantes qui étaient prête à l'aider parmi ces famille mais il ne les a jamais accepté, il avait beaucoup de haine en lui. Et puis il y a avait ces familles qui n'était là que pour les subventions et qui ne lui portait pas attention, c'est dans celles là qu'il se complaisait. Il faisait sa vie et ils faisaient la leur. Il pouvait ne pas aller à l'école quand il le voulait, traîner avec qui il voulait, où il voulait et quand il voulait. Il tournait mal et a fini plusieurs fois en détention pour mineur, pris la main dans le sac pendant un vol de voiture. Classique. C'est à cette période, en se prenant une raclée par un co-détenu, qu'il s'est mis en tête de faire de la boxe. Personne ne croyait en lui, trop faible, pas assez de détermination et d'envie.
Et puis poussée de croissance. Rencontre avec Harry qui fut son entraîneur du début à la fin de sa carrière. A 20 ans il était déjà sur la scène nationale, à 25 il était champion du monde poids lourds. Il profitait de cette vie à cent à l'heure entre compétition, interview et soirées arrosées. C'est d'ailleurs en fêtant une victoire qu'il rencontra son ex-femme. Elle était intelligente, intéressante et absolument sublime. Il l'aima sincèrement et elle… Disons que c'était un bonne actrice et qu'il était sacrément aveugle.
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Son stylo dansa quelques secondes sur le papier d'un blanc immaculé, achevant neuf ans de mariage. Il lui avait laissé une coquette somme sans rien dire, bonne poire qu'il était. Lui cherchant des excuses imaginaires. Cela faisait déjà trois ans qu'il avait pris sa retraite sportive et qu'il s'était lancé dans son bar de Washington avec son associé et ami. Et amant de sa femme pour compléter le tout. Il leva les yeux vers sa femme en faisant glisser le papier vers son avocat.
« Bonne chance Liz. » Ce sont les derniers mots qu'il lui adressa, il s'était déjà levé et quittait la salle en cachant ses larmes. Sous ses airs impassible, cette trahison l'avait totalement détruit. A peine sortit son téléphone sonna : son comptable, les affaires étaient florissantes. Voilà une chose sur laquelle se concentrer.
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Aujourd'hui son entreprise est au beau fixe, il s'est investi à fond dans ses affaires en délaissant sa vie personnelle. Malgré l'aura bienfaisante qu'il dégage il laisse quelques commerces plus ou moins légaux se dérouler au sein de son établissement, empochant sa part des bénéfices. Il n'est pas forcément favorable à ces choses là mais il sait que s'il veut que son bar reste dans le coup c'est un risque à prendre. Leon préfère contrôler et autoriser ce qu'il se passe dans son établissement que de réprimer et louper au passage la part du lion.