NOM(S) Johnson - et oui, comme le politicien. C'est mon père, si vous vous demandez. PRÉNOM(S) Amber Emily. Inutile de préciser que c'est plus souvent Amber. ÂGE 20 ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE 24 mai '95, Washington. NATIONALITÉ Américaine. STATUT CIVIL Célibataire. ORIENTATION SEXUELLE Hétérosexuelle, mais il paraît qu'il ne faut jamais se limiter. MÉTIER Aucun. Je passe mes journées à servir de vitrine à la future gloire politique de mon père. CLASSE SOCIALE Aisée. CARACTÈREfille de William Johnson, politicien montant, j'ai hérité de son talent pour la manipulation, de sa capacité à déceler les failles de ses interlocuteurs, de son ambition, de son égoïsme, aussi. mais je hais de toutes mes forces cette vie que je n'ai jamais choisie ni même acceptée, cette vie faite de mensonges et de médias. je me rêve ailleurs, moi, dans les rues enchanteresses de paris, la neige de suède, les jungles lointaines et les steppes désertées par l'être humain.
PSEUDO Pretty. PRÉNOM Le grand mystère. ÂGE Sachez qu'on ne demande jamais son âge à une dame. Non mais. PAYS FR. INVENTE/SCENARIO Inventé. CRÉDITS rose adagio. DOUBLE COMPTE ? Nop. AVATAR Kendall Jenner.
Être la fille d'un politicien dont la notoriété monte en flèche, ça implique d'avoir une image constamment proche de la perfection à l'américaine, y compris lorsqu'aucune caméra ne tourne. Alors, c'est sport obligatoire, avec coachs tyranniques et crampes avant le lever du soleil ; nourriture saine, équilibrée, "à la française", dit ma mère avec un rire ravi, elle qui n'a jamais mis les pieds en France ; fringues de luxe, à la pointe de la mode, et à deux milles balles même si c'est un jean déchiré ; petits-amis validés par la famille au cours d'un repas atroce où il joue quasiment sa vie ; gardes du corps baraqués toute la journée. Mais, malheureusement pour mes parents si désireux d'être idéaux, je fait partie de cette génération brouillonne, étrange, entêtée et avec un tel sens de la contradiction qu'ils en deviennent mal élevés. Je me rêve ailleurs, loin des humains menteurs et sournois dont je fais partie, loin des sourires et des seins en plastiques et des robes de hautes coutures qui démangent. Et je m'arrange pour fuir, pour tricher, pour goûter à la liberté, aux vices et aux plaisirs cachés de la vraie vie, une vie plus sale, moins dorée, moins péteuse. J'ai 20 ans, et je n'ai aucun avenir, pas vraiment de rêves, pas vraiment de valeurs, encore moins de qualités.
LE GROUPEhonesty. mais uniquement dans sa description, parce que l'honnêteté, ce n'est pas spécialement ma plus grande qualité. Fille d'un politicien qui pourrait être dans les prochaines élections présidentielles, je côtoie depuis ma naissance les hautes sphères de la société. Je m'habille en fringue de marque, jamais un cheveu ne dépasse. Je marche seule parce qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même, je sais découvrir les secrets des gens, je n'hésite jamais à les utiliser contre eux. Je tuerai sans doute pour ceux qui m'aiment si je savais les distinguer de la masse informe et inintéressante que je côtoie quotidiennement. Ma vie est chronométrée et théoriquement idéale, mais je la hais de tout mon être, et s'il faut faire tomber ma famille pour que je puisse m'envoler, ça ne me poserait aucun problème.
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Je suis née un vingt-quatre mai, à Washington, faisant une entrée triomphale dans la large famille Johnson. Ce point-là est important, parce que les Johnson font parti de ces familles conservatrices et bon chic bon genre qui peuplent plus ou moins discrètement le pays. Ma mère était alors professeur, et mon père montait un camp politique à grands moyens de sourires et de com. Si mes parents s'aimaient, il ne fait aucun doute que ma venue était un imprévu qui les a obligé, trop tôt, alors qu'une part d'eux rêvait encore de liberté, à tenter de copier l'image qu'ils avaient, et qu'ils ont toujours, de la parfaite petite famille à l'américaine.
Alors, dès ma naissance, j'ai été entourée de tous les soins et de tous les clichés que vous pouvez imaginer. Mon père s'est immédiatement servi de mon visage d'ange pour se donner une image de père de famille proches de potentiels futurs électeurs, un homme aimant et aimé, et ma mère, elle qui aurait préféré ne jamais en être une, s'est mise à m'apprendre à tenir une maison propre, à faire la cuisine, à réciter par cœur la Bible et à m'habiller en poupée. J'ai grandi dans cette famille qui aurait pu poser dans un magazine avec une bannière étoilée, entre les meetings incessants qui envoyaient mon père toujours plus loin de la maison, et ma mère, qui préféraient ses étudiants prometteurs et érudits à mes caprices précoces. Et puis, presque du jour au lendemain, mon père a eut du succès. Il s'est mis à être reconnu dans la rue, puis à rouler avec chauffeur dans une grosse voiture rutilante, et on a déménagé dans des maisons toujours plus grandes, et plus proches des quartiers chics qu'il savait peuplés d'hommes forts de la nation. Ma mère a abandonné son travail, et a participé avec moi aux campagnes de mon père, épouse aimante et dévouée aux côtés de son peut-être futur-président de mari.
Et moi, excellant dans l'art du mensonge et de cette sorte de propagande déguisée, j'ai retourné les armes que mes parents m'avaient placé entre les doigts, contre eux. Le lendemain de mes quinze ans, j'ai connu ma première fugue. J'ai commencé à boire et fumer dans les ruelles sombres, à passer la nuit dehors, ou dans les draps d'un bel inconnu, si charmeur et charmant. J'ai appris à mettre moins de deux minutes pour déceler une faiblesse chez la personne en face de moi, et moins de cinq pour l'utiliser à mes fins. J'ai appris à collectionner les secrets, à tricher, à jouer un double-jeu, à jouer tout court. J'ai appris à être une enfant modèle la journée et à piétiner les valeurs familiales la nuit tombée. J'ai appris à tirer dans le dos, à frôler la destruction de l'image de mes parents tout en aidant mon père à grimper les échelons. Je ne suis pas plus heureuse dans un lit crade qu'enchaînée à la maison, mais au moins, je décide. Sans avenir, haineuse, détestant les Hommes, mon pays, me rêvant ailleurs. Ma mère, embarrassée, répète en riant que je ne suis encore qu'une adolescente, que tout ça, cette colère, cette rancœur, ce refermement, ce goût prononcé pour l'interdit et le stupidement dangereux, c'est nous, ça, la nouvelle génération. Et à 20 ans, rien n'a changé. Je suis à l'aube de ma vie, je pourrais peut-être faire absolument tout ce dont j'ai envie, mais je ne sais même pas ce que c'est.
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