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 Home is wherever you are [Kanzo]


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Lenzo R. Giaonetti
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Date d'inscription : 13/03/2016
Messages : 232



My home is wherever you are and the only thing I need is you.
Lenzo & Kandys


La lune qui surplombe le ciel sombre, les notes de musique qui se perdent dans l'entièreté de la ville, les noctambules invétérés qui sortent et l'éthanol qui coule à gogo dans tous les bars. Se mettre la tête à l'envers, c'est tout ce dont il a envie. Se foutre en l'air, plonger dans l'alcool pour oublier tous les maux malheureux qui lui pourrissent l'esprit. Il a envie d'enchaîner les verres, de se flinguer aux mojitos, à la vodka et à tous les mélanges qui la supprimerait partiellement de son esprit embrumé, qui supprimerait le visage de celle qui le rend complètement aliéné à chaque fois qu'elle est près de lui. Il n'a même pas l'envie de s'amuser, aucune envie de terminer dans un lit qui n'est pas le sien, il veut juste s'engouffrer dans le monde de la nuit qui remplit le trou béant qui orne son cœur frappant. Il se sent fade et sans saveurs, il se sent encore un peu plus vide que d'habitude, il se sent.. mort. Moins mort qu'un mort, mais plus mort qu'un vivant. Il est en boucle sur ses mots douloureux, je ne chercherai plus à te revoir. Il l'a laissée filer, encore une fois. Il a laissé filer sa seule véritable dévotion, sa seule passion qui l'enflamme de l'intérieur d'un feu ardent et continu. Par fierté, par violence, par tous les sentiments que l'amour renferme à l'intérieur, que l'amour dissimule proprement. Et depuis combien de temps il n'a pas revu sa chevelure blonde, ses sublimes opales chocolat, ses formes voluptueuses qui le font craquer? Une? Deux semaines? Il en a perdu la notion du temps depuis qu'elle avait claqué la portière de cette voiture. Deux semaines, il en était presque sûr. Deux semaines sans elle, deux semaines sans savoir s'il allait un jour la revoir. Et l'idée de vivre sans elle lui étrangle son cœur endolori, l'optique d'achever sa vie sans en avoir vécu une grande partie avec elle l'achève. Il entre dans ce bar trop grand, la musique cisaillant ses tympans endormis par la souffrance. Il tente d'entrer dans le moule, il renvoie passablement quelques sourires carnassiers à la gente féminine aguicheuse et s'assoit sur un tabouret libre devant le bar. Les doigts claquant sur le marbre, il commande déjà deux vodkas, aucune mise en bouche, la brutalité immédiatement. Il les descend à peine servi, ça le fait grimacer, ça lui brûle la gorge et lui chauffe l'estomac. Ca le bousille discrètement, une bombe à retardement prête à exploser quand l'alcool ferait effet.

L'électro dans les oreilles, il se sent pourtant claustrophobe à chaque beat qui résonne, le besoin immédiat d'aller brûler une cigarette, sa génitrice du cancer posée sur son oreille droite. Il se lève furtivement pour se diriger vers la porte du fond, se faufilant entre chaque corps animé par la musique. Il glisse ses yeux sur un groupe aux rires indiscrets, planqué derrière un rideau à moitié opaque. Il aurait pu continuer sa route, il aurait pu faire comme s'il n'avait rien vu, mais la bombe qui explose à l'intérieur n'est pas celle dont il s'attendait. La bombe est d'une toute autre ampleur, la bombe c'est Kandys sur un coin prête à se droguer devant ses yeux, la bombe c'est la colère qui s'empare de lui et qui le pousse à marcher mécaniquement vers elle, comme un aimant qui ne peut résister à l'attraction. La bombe c'est la voir se bousiller devant lui, entourée de testostérone complètement bourrée. La bombe, c'est être si proche, mais pourtant si loin d'elle. Il slalome entre tous les corps en ébullition jusqu'à arriver jusqu'à sa hauteur. Il serre son poignet pour la tirer loin de tous ces êtres aussi malsains et nocifs que lui. Il la traîne jusqu'à la porte, les yeux dans les siens, les sourcils froncés plus que de raison. « A quoi tu joues bordel? » Et il a beau sentir la rage et la colère, il ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour elle, de la protéger comme personne. La machoire serrée il continue de la fixer, elle et ses pupilles dilatées par tout ce qu'elle a dû consommer. « C'est qui eux, tes potes ? C'est avec ça que tu traînes ? » Un regard de mépris qui coule dans la direction du groupe complètement déchiré, il ne lâche pas son poignet fin, la voix au fond de lui qui l'empêche de la laisser filer. Il veut cristalliser ce moment, comme si c'était le dernier.
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Kandys Winterbottom
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Date d'inscription : 13/03/2016
Messages : 228



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Lenzo & Kandys


C’était les lumières électrisantes, fluorescentes, qui obstruaient ta vue. Que des lumières flamboyantes qui traversaient tes paupières closes. Closes pour te laisser planer, complètement. Pour ne plus sentir tes pieds frôler le sol. Pour te sentir plus légère qu’une plume. Pour laisser onduler ton corps, avec grâce, sous les sons répétitifs. Tu t’oublies, tu oublies tout. Tu n’as plus conscience du reste, de ce qui t’entoure. Du avant et du après. Tu t’es enfumé le cerveau, embrouillé les pensées. Plus rien d’intelligible, tout n’est que sensations. Sensations sur ta peau quand on te frôle, quand on se colle à ton corps pour vouloir danser avec toi. Une présence dans ton dos. Un inconnu parmi tant d’autres. Tu ignores qui c’est. Tu te laisses faire, complètement abandonnée aux effets de ta consommation. Un cachet, qu’un seul. Assez puissant pour rendre tout confus. Assez puissant pour faire apparaître cette douce brume argentée devant tes yeux. C’est déjanté. Irréel. Et tu te sens bien. Bien et en paix. Parce que tu ne réfléchis plus. Parce que tu n’as plus son image qui vient hanter tes pensées Tu n’as plus les battements de ton coeur qui te font mal à la poitrine. Tu n’as plus cette douleur au creux de ton ventre quand tu revois défiler les images de votre dernière rencontre. Comme un film d’horreur sans fin. Non. Tu l’as endormi, ton coeur. Tu l’as engourdi. Sa course est lente, calme. En total contraste avec la foule tout autour de toi. Une énergie folle, une énergie qui te fait sentir vivante, intouchable, invincible. Effet éphémère que te procure les substances que tu prends. Si ça n’avait été qu’un jeu auparavant, depuis les deux dernières semaines, c’était devenu une nécessité. Un pansement illusoire pour une douleur bien trop puissante. Un sédatif pour ton esprit agité. Un échappatoire à cette colère, cette rage, cette envie de hurler constante. Et à chaque fois que tu y penses, chaque fois que tu le vois dans ta tête, plus rien. Plus d’effet. C’est un retour à la réalité. Le retour des émotions, des ressentis. C’est de trouver les lumières trop puissantes, la musique trop forte. C’est un goût amer dans la bouche, la fatigue dans les membres qui t’empêchent de te mouvoir. C’est d’étouffer, d’être dégoûtée par ces mains posées sur tes hanches pour te suivre dans cette danse. C’est d’avoir le coeur qui explose pour reprendre son rythme effréné. C’est de vouloir se shooter une nouvelle fois. De vouloir quelque chose de plus fort même si ce qui avait été pris auparavant devait encore faire effet. C’est de vouloir plus, là, maintenant, tout de suite. Comme un sentiment d’urgence. L’instinct qui te crie d’agir. C’est de se retrouver dans ce coin sombre avec les mauvaises personnes pour avoir ce que tu veux. C’est de dire oui à n’importe quoi pour obtenir l’objet de tes désirs. C’est d’avaler d’un trait cette trop grande quantité d’alcool, de fixer cette ligne de poudre blanche qu’on te tend…

C’est de croire à une hallucination, effet secondaire pervers, lorsqu’il se retrouve devant toi. Lui. L’objet de tes tourments. Le fantôme qui te suit comme une ombre. À quoi tu joues bordel ? Lui, à quoi il joue ? Non, il ne peut pas être là. Il devait disparaître, c’était l’entente. Ton ordre à toi. Vous préserver. C’est ce qu’il avait été dit. Tes doigts qui passent sur tes yeux. Tu ne veux pas y croire. Tu n’es pas en état de le voir. Tu n’es pas en état de comprendre. Tu ne tiens même pas debout dignement. Tu ne veux pas qu’il te voit ainsi. « Lâche-moi Lenzo. Rentre chez toi. » Paroles peu convaincante. Il n’y a que ton regard qui tente de le défier. Tu essaies de reculer, malgré qu’il tienne ton bras, malgré cette incontestable attraction qui naissait entre vous chaque fois que vous étiez en présence de l’autre. Trop près. Il était trop près. Tu dois t’échapper, recommencer à planer. Pas le retour de la souffrance. Tu suis seulement son regard limpide vers le gens avec qui tu étais ce soir. Tu ne les connais pas. Rencontre de la soirée. Des gens de passages pour t’accompagner dans ta débauche, dans ta chute dans les abîmes. « Laisse-moi tranquille. Je fais ce que je veux, avec qui je veux. Tu ne devrais même pas être là. Tu ne devrais même pas me parler. » Tu te défais de son emprise. Tu l’as légèrement poussé pour te libérer. Tu tentes de lui échapper. Tu veux disparaitre dans la foule pour ne pas y faire face. Tu veux retrouver les effets de la drogue pour oublier que c’est à lui que tu es véritablement accro.
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Lenzo R. Giaonetti
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Lenzo & Kandys


La musique trop forte qui vibre dans ses oreilles, l'odeur de l'alcool qui infiltre ses narines et qui ne quitte pas sa bouche, les mots sans saveurs qu'elle lui balance avant de s'enfuir. Il pourrait la laisser partir, la laisser se faufiler entre les corps qui se mouvent au rythme du DJ sur ses platines. Il pourrait la laisser quitter définitivement sa vie, arrêter de se préoccuper d'elle et de ses addictions, il pourrait, mais, il ne peut même pas s'y résoudre. Un mauvais film qui se joue devant ses yeux, c'est elle qui le remballe, c'est elle qui part, c'est elle qui mène la danse entre eux. Ils s'étaient dit que c'était terminé, qu'il fallait s'éloigner pour se préserver, et pourtant, il avait cet instinct sauvage qui le poussait à se rapprocher d'elle à chaque fois qu'il se retrouve dans la même pièce. Un besoin vital, un besoin qui ne peut être assouvi seulement si son corps est en contact avec le sien. Elle file entre ses doigts, il aurait dû s'y attendre, après tout, ils n'étaient rien. Il la regarde tanguer, à peine stable sur ses jambes élancées pour se permettre d'avancer loin, l'état minable, l'éthanol coulant dans ses veines, la drogue embrumant son cerveau. Il la laisse prendre ses distances, cherchant ses affaires pour la faire sortir d'ici. La machoire serrée, les poings assurés, il se dirige vers les quelques personnes encore assez sobres pour demander où sont les affaires de celle qui le retourne sentimentalement dans tous les sens à chaque fois qu'ils étaient ensemble. Le ton sec, dénué de la moindre chaleur humaine, et la réponse en retour le cloue sur place. « C'est qui Kandys ? » Le sang à ébullition, la colère comme moteur, il laisse ses yeux fixer la banquette occupée par deux pimbêches trop concentrées sur leur échange de salive. Il remarque une veste et un sac qu'il ne connaît que trop, la luxure dans le tissu, l'odeur enivrante de son parfum et l'emporte avec lui. Ses yeux cherchent rapidement son intenable aimant, avant de la trouver marchant difficilement jusqu'au bar. Il lui serre une nouvelle fois le poignet pour l'emmener jusqu'à la sortie, frappant du pied la porte coupe-feu qui mène à l'extérieur. La brise de quatre heures s'écrase sur son visage, refroidissant temporairement la température de son corps trop élevée.

Les doigts entremêlés dans les siens sans même s'en rendre compte, le contact de plus en plus oppressant à cache fois que sa peau effleurait la sienne. « Vas-y, assis-toi là. » Il l'aide à se poser sur ce rebord légèrement en hauteur, analysant les faits et gestes de celle en face de lui. Il soupire, gardant sa main dans la sienne pour lui assurer une certaine stabilité qu'elle n'avait plus. « T'es inconsciente ou t'es juste conne ? Tu connaissais même pas les gens avec qui t'étais! » Il passe sa main libre sur sa bouche nerveusement, cherchant à se poser sur la situation. Et si c'était à cause de lui ? Et si elle se bousillait à cause de lui, de ce qu'il était pour elle ? Et si elle se sentait aussi vide que lui ? Il n'a plus aucune pensée sur la situation, plongeant dans des regrets qu'il aimerait effacer de son esprit. Lui, qu'est-ce qu'il pouvait représenter pour elle, à part galère et emmerdes ? Et voilà comment il la retrouvait sans même y avoir contribué directement, voilà comment l'or se transformait en une matière détestable, altérée par toutes les substances qui font planer pour mieux s'écraser à la fin du moment délirant. « T'as pris quoi? Coke? Ecsta'? Amphétamine? Crack? » Des milliards de questions qui le tourmentent, des milliards de questions au bout des lèvres, des milliards de questions qu'il aimerait poser sans pouvoir y parvenir. Il enroule la veste sur ses épaules et les lui frotte pour la réchauffer. « T'étais censée rentrer comment ? » A quatre heures du matin, le danger à chaque coin de rue, les regards malsains sur les rues de DC et la violence à chaque ruelle. Pas envie de l'abîmer, pas envie qu'elle termine seule ce soir, pas envie de la quitter. Il reste muet quelques minutes, le trop plein d'émotions là-dedans et reste planté devant elle. « T'avais bien prévu un moyen pour rentrer au moins ? » Il laisse ses yeux ancrés dans les siens, risquant une main sur sa cuisse bronzée. Le bruit étouffé de la boîte à côté, le bruit discret du vent, le silence de la ville, ils sont tous les deux, pour seule compagnie leurs âmes brisées.
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Kandys Winterbottom
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Lenzo & Kandys



Tu as fuis. Fuis comme une lâche pour ne pas lui faire face dans ce moment de faiblesse. Fuis pour qu’il ne voit pas cette vulnérabilité qui te suivait depuis des mois, malgré tous tes efforts pour la dissimuler. Tu as fuis parce qu’une part de toi-même a eu honte qu’il te découvre dans cet état. Sentiment fort, puissant. Plus douloureux que la rage et l’amertume. Cicatrices de tes péchés répétitifs, de tes vices malsains. Tu es disparue dans cette foule sans réel but, sans vraiment réfléchir. Ce sont tes jambes qui te guident. C’est ton corps qui te poussent plus loin, car ton cerveau, il est hors service. Il est noyé. Ravagé par les pensées contradictoires, influencé par les émotions de ton coeur qui prennent le dessus sur la raison. Et les substances consommées n’aident en rien. Elles ne font que te perdre davantage. Elles ne font que dupliquer tous ressentis en toi. Tu as fuis pour te retrouver devant ce bar. Sans Lenzo. Il t’a écouté. Il a fait ce que tu as demandé. Il n’avait été que le fruit de ton imagination instable. Il n’avait pas été là. Paroles que tu te répètes en boucle. Comme une prière. Comme une supplication. Tu n’es pas raisonnable. Tu as commandé autre chose. Pour faire passer cette boule dans ta gorge, cette boule dans ton ventre, dans ton coeur. Un verre seulement. Un verre bu d’une traite. Et tu ne ressens même plus la brûlure. Tu ne ressens plus rien. Que le vide, que la tempête qui monte en toi, qui s’infiltre dans tes membres. Tu en commande un autre. Un dernier. Juste un. Avide d’un effet qui ne semblait pas vouloir apparaître. Un seul que tu n’eus pas le temps de boire, une main à nouveau sur ton poignet. Tu n’es qu’un pantin. Un pantin dans les bras de son marionnettiste. Le bourreau de ton coeur qui t’extirpe dans ce bar des condamnés. Et l’air de la nuit sur ta peau est identique à une douche froide. La lune qui vous illumine semble trop intense pour tes yeux. Tu ne sais plus où tu es. Tu ne sais plus ce que tu as fait. Tu n’as que sa voix, son regard de glace comme point d’ancrage. Parce que c’est toujours lui qui te ramène sur terre. Lui. Toujours lui. Encore lui.

Lui pour te gifler. Lui pour te secouer, te donner un coup au coeur. Inconsciente. Conne. Une question qu’il est en droit de poser. Une question qui te brûle la peau. « Oh, pardonne-moi, Monsieur Sainte Sainteté. C’est vrai que ton trop plein de vertus ne t’a jamais conduit dans un bar pour rencontrer des inconnues. Ce n’est pas ton genre de t’amuser dans ces d’endroits, j’oubliais. Alors, tu étais là par hasard ? Tu t’étais perdu ? Si je ne suis pas conne, toi, par contre, tu continues de me traiter comme tel. » Ton énergie gaspillée pour lui jeter ton venin meurtrier. Un élan de fierté et d’orgueil inattendu, même pour toi. Tu brises le contact de vos mains comme coup final. Il a exposé ce que tu redoutais; que cette vision entache l’image déjà bien bafouée de toi. De l’encre noire, sale, sur une oeuvre d’art. Et tes deux mains viennent prendre ta tête, tentative vaine pour reprendre tes esprits, pour que le décor autour de toi redevienne clair et droit. « Ecsta’, je crois. Je ne sais pas Lenzo, je n’ai pas demandé. De l’alcool aussi. Tu es arrivé avant la coke. » Tu ne t’aides pas. Tu restes franche, aider par l’intoxication dans ton sang. Tu accroches à nouveau ton regard au sien. Tu as besoin de quelque chose de vrai, de concret. Quelque chose qui ne bouge pas. Quelque chose sur lequel t’accroché.  « Je crois que tu ne veux pas savoir comment j’avais l’intention de rentrer. » Aveu dit sur le bout des lèvres, un murmure pour atténuer la triste vérité. Tu as envie de te blottir dans ses bras, de ressentir la chaleur de son corps. D’avoir l’impression d’être en sécurité, que la drogue cesse de faire effet. Le mouvement de ses mains sur tes bras te fait souffrir. Il t’arrache des frissons. Tu ressens trop. Trop de stimulation. Sa voix, ses yeux, ses mains. Tu as les sens décuplés, embrouillés. Tu déposes une main sur la sienne, celle à ta cuisse. Tu as tes doigts qui frôlent tout son bras, pour se rendre à sa joue. Tu le fixes, tu le scrutes. Tu prends une pause de cet ouragan d’émotions que pour vivre les effets des substances en sa présence. Tu caresses son visage pour sentir la douceur de sa peau sous tes doigts. « Tu es trop gentil Lenzo. Tu te fais du mal. » Tu as la tête lourde. Plus rien de tangible pour te rattraper. Tu ne sais plus ce que tu fais. Tu appuies ton front sur son torse, son parfum qui t’envoûte. « Je vais marcher un peu. Je vais appeler un taxi. Retourne dans le bar. Oublie qu’on s’est croisé. » Et pourtant, tu ne bouges pas. Et pourtant, tes mains s’agrippent à son haut, ta tête s’appuyant davantage sur son torse. Tu n’as plus de force, tout le décor qui s’agite autour de toi. C’est un mélange toxique de tes émotions, de ce que tu as pris, qui te monte à la gorge, qui te broie les côtes, qui t’anesthésie le coeur, le cerveau, qui t’engourdit les membres. Tu es mal. Trop mal. Tu ne sais plus où donner de la tête. Rien n’est compréhensible venant de toi. « J’ai froid Lenzo, est-ce qu’on peut rentrer ? »
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Lenzo R. Giaonetti
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Elle est là, devant lui, comme un électrochoc qui lui martyrise le cœur en entier, un torrent de sentiments qui l'envahit. C'est toujours la même rengaine, toujours la même chanson. La mélodie douloureuse qui termine à chaque fois par une chute finale dramatique. Toujours la même fin, toujours les mêmes pirouettes, lui, elle, des âmes qui se déchirent en s'aimant, qui se tuent en essayant de vivre, qui s'accrochent pour mieux s'éloigner. Mais s'éloigner d'elle, c'est la vision impossible, c'est juste la pensée illusoire qui lui faire croire qu'il peut vivre sans elle. Sans elle, sans ses doigts sur son corps, sans ses mots réconfortants, sans ses éclats de rire dans l'air. Sans elle. Idée qui lui noue la gorge, qui le font s'effondrer à l'intérieur, cet intérieur où rien n'est à l'endroit, où tout est à l'envers et à la mauvaise place. Elle le frappe avec ses mots clinquants et ses yeux revolver, son ton glaçant et à la fois piquant. Elle le crucifie sur place, même bourrée, même droguée, elle avait cette répartie sulfureuse, la réplique aisée, celle qui stimule chaque neurone, qui appuie sur son égo. Et lui, ce chat sauvage, ce loup solitaire toujours à la mener solo, sans jamais se soucier des autres, il se sent obligé de venir pour elle, asservi par cet amour qu'il cultivait depuis le premier jour. « Je suis venu seul si tu veux savoir, je suis pas resté avec des nanas qui me proposaient de la coke pour me sentir plus cool, contrairement à toi. » Les mots qui la flinguent, les mots qui font mal, l'honnêteté blessante, la colère dominante. Lui, qui a connu ce monde asphyxiant, ce monde où une faible majorité s'en sort, ce monde de camés trop peu ambitieux pour s'en sortir. Lui, qui a contribué à la déchéance de certains, qui n'a pensé qu'à sa personne qu'à son je pour survivre. Lui, qui a préféré se faire du fric sur le dos des addictions, du mauvais, du dangereux. Lui, qui devait aujourd'hui faire face à l'addiction en personne, au toxique. Et s'il n'a tendu la main à personne, il ouvrait grand les bras pour Kandys. Parce que c'est Kandys, parce qu'il n'a aucune raison évidente à part l'amour qu'il enterre au plus profond de lui. « Ecsta et alcool, t'aurais pu y rester Kandys, tu aurais pu planer jusqu'à en crever! Si t'avais pris un rail tu serais déjà à l'hôpital entrain d'être annoncée comme décédée. La drogue on joue pas avec, tu penses peut-être que c'est génial de se sentir au septième ciel mais le jour où tu redescends un peu trop de ton paradis ce sera trop tard. » La respiration qui s'accélère, le ton moralisateur, comme si c'était son géniteur. Et pourtant, il n'est ni son géniteur, ni même son frère, ni même personne, mais l'idée de la voir affalée sur une table, les lèvres décolorés et le pouls inexistant lui donnait comme la nausée. Une pensée égoïste qui le tiraille, et si un jour elle y passait, comment toi tu ferais? Parce que lui, ce serait tout un monde qui s'effondrerait sous ses pieds, une chute de l'Empire State Building, une dépression à en mourir à son tour dans une tentative vaine de la revoir.

Il ne sert qu'un peu plus la machoire quand il réalise qu'elle voulait rentrer avec un autre. Un autre que lui qui pose ses mains sur son corps, qui l'emmène dans des draps, qui la déshabille. Un autre que lui à son ancienne place. « Non je veux pas savoir. Tu fais ce que tu veux, on n'est plus ensemble. » Plus ensemble, mais il ne peut effacer ce sentiment d'appartenance qu'il a pour elle. Et dès qu'il est avec une autre, et dès qu'il tente de profiter avec d'autres courbes, il se sent comme un infidèle. Il aimerait, qu'elle lui appartienne à nouveau, qu'elle lui dise des mots doux dans le creux de l'oreille. Il se sent vulnérable dès qu'il sent cette main se poser sur son visage, cette douceur enivrante. Il est muet devant elle, tandis qu'elle, elle s'embrouille dans un méli-mélo de paroles insensées, se contredisant seule, s'acharnant à vouloir trop réfléchir. Elle nage dans un océan de substances illicites, l'incapacité totale de se sentir en pleine possession de ses moyens. Ils restent quelques instants comme des statuts vivantes, laissant planer des réflexions muettes dans l'air du soir. Il la prend dans ses bras, une main passant dans ses cheveux dorés, l'habitude qui le reprend. Il laisse descendre autour de sa taille pour la remettre sur les pieds. « D'accord, on rentre, accroche-toi. » Il pose doucement ses mains sous ses cuisses pour la mettre sur son dos, et entame une marche qui allait s'allonger sur vingt bonnes minutes. Il resserre chacune de ses mains sur l'autre et avance d'un pas modéré jusqu'à l'appartement. Presque ébloui par chaque lumière de la ville, les lampadaires trop resplendissants pour ses yeux fatigués. « Kandys.. Je sais que je ne suis pas le mieux placé pour te dire ça, mais tu vaux mieux que de l'ecsta ou n'importe quelles drogues possibles. Ca, c'est juste un moyen de se sentir bien une heure pour mieux retomber, ça te bousille de l'intérieur. Je ne veux pas que tu te fasses du mal, je veux pas que tu tombes dans ce milieu, parce que très peu arrivent à remonter la pente, une fois que t'es dedans tu n'arrives plus à t'arrêter et personne ne peut aider.. J'ai pas envie d'être cette personne impuissante qui ne sait pas comment te venir en aide. » Presque une confession, il ne peut se résoudre à la laisser dans cette spirale infernale, même s'il n'était censé représenter qu'un ex, celui qu'on doit éviter pour aller mieux. « Dis moi si ça va pas. L'effet de l'ecstasy est moins fort après deux heures, tu vas bientôt redescendre je pense. Mais avec l'alcool je ne sais pas combien de temps ça peut mettre.. Si ton colocataire est pas là je t'aiderais à aller te coucher. » Il ne laisse pas la porte à un non, il la laisse juste acquiescer silencieusement, et comme si avec Kandys c'était possible, elle qui avait toujours son mot à dire.
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Kandys Winterbottom
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Lenzo & Kandys



La musique n’était plus qu’un son éloigné. Un bourdonnement presque inaudible au travers du calme de la ville. Un parfait silence pour ajouter à la tension qui régnait entre vous. Les simples rayons de lune argentés pour éclairer son visage devant toi. Cette simple luminosité pour laisser paraître ses traits sévères à ton égard. Une réplique cinglante comme il savait les manier. Des mots emplis de reproches qui te donnent l’impression d’être petite, minuscule. Réduite à néant. Des mots qui ne font pas de sens pour toi. Qui te donne envie de crier à l’injustice. « Il n’y a pas à dire, je me sens cool en ce moment. » Une réponse qui accuse ta défaite. Une réponse d’un ton lasse, sans vie. C’était tellement plus que cela. Tellement plus qu’une simple envie de faire comme tout le monde. D’avoir un statut admiré pour avoir consommer. Et s’il savait ? S’il savait que ce soir-là, tu avais fait ça parce que tu avais l’envie désespérée d’oublier le vide de son départ ? S’il savait que tu avais commis l’irréparable seulement pour apaiser la douleur de ton manque; ton manque de lui, ton obsession pour sa personne, ton trop plein d’amour qui te déchire le coeur ? Te dirait-il les mêmes mots ? Te regarderait-il de la même manière ? Y aurait-il cette même lueur d’inquiétude dans le regard, celle qui fait briller ses yeux sous l’astre brillant ? S’occuperait-il de toi comme il le faisait à l’instant même ? Tu as toujours eu cette tendance à la destruction. La destruction de toi-même. Cette relation malsaine avec les excès. Pour te sentir vivante, plus forte que le destin. Un sentiment de contrôle illusoire, éphémère. Aujourd’hui, c’était seulement pour te sentir moins vide, pour tranquilliser ces pensées répétitives à son sujet. Pour déconnecter ton coeur de la réalité. L’étouffer le temps qu’il oublie. Que tu oublies. Et le froid qui t’enveloppe pour te tenir compagnie face à lui. Désarmée, impuissante. La descente du paradis, dont il parle, elle est là. Il l’a provoqué. Cette descente en enfer, il en est le créateur. « Ne me parle pas comme si j’étais une enfant. Ce n’est pas la première fois. Je sais ce que je fais. » Absurde. Totalement faux. Tu agis sous des pulsions, sans réfléchir. Tu danses avec le danger sans penser aux conséquences. Tu apprivoises la mort à trop jouer avec le feu. Tu le sais sans le savoir. La pensée magique que rien ne peut t’arriver. Comme une adolescente qui n’a pas vieilli. Et tu ne sais même plus si cela en vaut vraiment la peine. Pas quand tu as ce discours de sa part. Pas quand tu es frigorifiée, dans cette rue endormie par la nuit. Pas quand tu as l’impression qu’il te glisse d’autant plus d’entre les doigts à te voir dans cet état, à savoir tes plans de la soirée. Et ce silence de ta part n’est pas familier, pas habituel. Toi, qui a la réponse facile, tu restes sans voix.

On n’est plus ensemble. La phrase qui te percute comme une voiture à pleine vitesse. Les mots aussi tranchant qu’une lame. Tu devrais lui dire que c’est sa faute, qu’il vous avait conduit à cette finalité, avec ses secrets, mais tu n’en as plus la force. Plus l’énergie. Tu voudrais dormir et être déjà demain. Que ça ne soit qu’un cauchemar, que le fruit de ton esprit détraqué par la drogue. Tu veux fuir à nouveau et pourtant tu le laisses te porter jusqu’à chez toi. Sur son dos, accroché à son cou. Ton front à sa nuque. Tu te laisses bercer par sa voix. Tu te laisses bercer par ses pas. Tu voudrais seulement rester comme cela, à l’écouter parler. Parce que comme ça, à ce moment précis, tu es bien. Rien n’est linéaire. Tu désirs et tes émotions ne concordent plus. Aussi changeants qu’un bipolaire en crise. Aussi agités qu’un animal en cage. Tu l’entends sans l’écouter, captant que quelques mots épars. «  Je ne vaux pas grand chose en ce moment. » Vulnérabilité exposée comme jamais auparavant. Tu te concentres alors sur sa respiration profonde, les yeux clos, n'ajoutant rien de plus. Tu comptes silencieusement les battements de ton coeur contre son dos. Tous aussi douloureux qu’à votre dernière rencontre. Tous aussi forts qu’à chaque fois que tu le voyais. Tu aimerais que ce moment ne se termine jamais, qu’il reste figé par le temps. Que cette marche soit éternelle. Qu’il n’y ait que vous deux à jamais, près l’un de l’autre. Qu’il reste avec toi, sa voix pour t’apaiser. Seulement, il y a toujours une fin, toujours une destination finale. Ce bâtiment trop grand, trop luxueux pour la situation. Il sonnait faux, une erreur dans le décor. Vous êtes face à cette porte qui devait annoncer votre séparation. Reprendre le court de votre vie, loin l’un de l’autre. Cette porte qui avait connu bon nombre de vos entrées dans ton appartement. Qui avait connu les baisers passionnels dans l’excitation pour vous retrouver dans ton lit. Cette porte que tu n’avais ouverte qu’à lui, le laissant prendre sa place dans ton univers. Cette porte qui connaissait maintenant ta gêne face à sa venue. Une nouvelle page à votre histoire. « Il n’est pas là. Il devait aller chez ses parents. » Tu poses les pieds au sol, tes jambes supportant difficilement ton poids. Tu ne lui dis pas quoi faire, tu ne lui dis pas de partir, de te laisser seule. Tu lui tends seulement tes clés, restant dans son dos, à proximité. Peut-être que ton subconscient te fait profiter de la situation, peut-être que c’est réellement ce que tu veux, qu’il s’occupe de toi, ta conscience ayant abandonné la partie. Tu sais seulement que le voir là, comme avant, te fera mal. Trop de souvenirs, trop de choses perdues qui n’ont plus la même essence. Trop significatifs pour vous deux. « Tu peux encore partir, tu sais. Je me souviendrai probablement de rien demain. Je croirai à des effets de ce que j’ai pris. Tu n’es pas obligé de rester ou de faire quoi que ce soit. Tu as encore la chance de t’en sauver. Je me débrouillerai. » Délire qui sort de ta bouche. Rapidement. Comme si tu ne voulais pas qu’il entende, qu’il comprenne. Paroles irréfléchies et orgueilleuses pour te préserver de la future douleur, de la future déception. Pour ne pas te donner la chance de t’accrocher sur un espoir irréel.
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Lenzo R. Giaonetti
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Crevaison au coeur, la réalité poignante qui le submerge comme une trop grande vague. C'est pas la première fois. Pas la première fois qu'elle se shoote à des substances délirantes, les veines enflées par la piqûre de l'aiguille. Pas la première fois qu'elle a l'impression de voler au dessus du monde entier, les ailes déployées par la surdose de dopamine dans son cerveau embué. Pas la première fois qu'elle a l'impression de danser une valse sans même bouger un membre, d'entendre ce qui se passe à dix mètres d'elle sans tendre l'oreille, de voir ce qu'elle entend et d'entendre ce qu'elle voit, d'être dans un monde parallèle d'aliénés où seule la folie est reine. Ils sont semblables, se droguant en flirtant avec la mort passionnante, mais lui, était du bon côté de la barrière. Lui, c'était l'enfoiré au coin de la ruelle qui vend l'impossible, le délire, la dépendance. Elle, c'est la consommatrice des mauvaises choses, de l'illicite, du danger affriolant. Profond dégoût en l'apprenant, il se sentait comme un aveugle depuis la naissance, ne se doutant absolument pas qu'elle était de ceux qui préfèrent planer inconsciemment. Il a le muscle battant serré par la culpabilité, et il s'accroche à cette atome qui lui donne un second souffle, l'atome de l'espoir qui lui murmure effrontément au creux de l'oreille qu'il se doit d'être de nouveau présent pour la sienne de folie délirante, la bourreau de son cœur trop étroit pour contenir tout ce qu'il contient. Il reste aphone, continuant sa marche directive, le pas rythmé par une motivation inconnue. Il aimerait bien aller moins vite, faire durer ce moment indéfiniment, la garder encore un peu, malgré cette tension insatiable entre vos deux êtres, cette étincelle trop importante, cette flamme qui brûle trop intensément, prête à vous immoler ensemble. Il sent la faiblesse dans sa voix, la fragilité coincée entre chaque lettre et chaque mot prononcé. Elle vaut sûrement mieux que lui, tout le monde vaut mieux que lui. Lui, c'est qu'un connard pas capable de garder ce qui représente l'or à ses yeux, pas capable de maintenir stable sa vie bordélique, lui, c'est l'amoureux déchu, l'incapable qui balance chaque sentiment trop fort pour lui au vent. Il commence à ralentir le pas, ses yeux courant sur la grande bâtisse un peu trop imposante pour ce qu'il était. Pas du même monde, il a toujours cette phrase qui lui tourmente l'esprit, toujours ce complexe d'infériorité qui le transperce momentanément le corps pour s'évaporer ensuite. C'est le signal pour la lâcher, la laisser filer, repartir pour ne plus la revoir, lui faire des adieux en cachant la déchirure interne. La nostalgie qui le tiraille, une mémoire remplie de souvenirs qu'il ne pouvait effacer. Cette poignée, ce code, cette serrure, cet endroit, cette odeur, tout. Tout pour lui rappeler qu'il avait justement tout perdu avec elle. Il prend les clefs entre ses mains, restant muet devant elle. Il devrait partir, il devrait filer dans la nuit, il devrait écouter sa conscience pour le rappeler à l'ordre, il devrait. Mais ses jambes ne bougent pas d'un centimètre, ses pieds ne prennent pas la direction inverse, sa folie passionnée le reprend. « J'ai dit que j'allais t'aider, je vais le faire. » Il est peut-être passé pour un lâche en ne lui répondant pas mais il n'avait pas pour caractère d'être un dégonflé qui préfère la facilité pour s'en sortir. De toute manière avec elle, jamais il ne pouvait choisir la facilité, c'était comme un chemin barré par des ronces, la facilité entre elle et lui, négation absolue.

Il prend l'un de ses bras pour l'aider à marcher et ouvre la grande porte de verre. Il laisse le silence peser et le laisse également être brisé par le bruit assourdissant de l'ascenseur qui les faisait monter. Les clefs s'entrechoquant, il enfonce la bonne dans la serrure et ouvre l'appartement. Un flot de sentiments, qui se laisse dominer par celui du manque. Le manque de ne plus mettre les pieds ici, rien n'a changé ici. Chaque objet au même endroit, la même odeur que d'antan, comme s'il était venu à peine hier. « Tu devrais aller te doucher, manger quelque chose et te coucher. » Il enlève la veste sur les épaules dénudées qu'elle avait et la pose sur un cintre dans l'armoire. L'une de ses mains se glisse dans la sienne et l'emmène dans sa chambre, l'aidant à s'asseoir sur le lit défait. Tout à l'identique, les mêmes photos, les vêtements. Il se sent comme une âme en peine mais reste stoïque face à la situation, préférant enfoncer ses sentiments trop précieux là où il ne les ressentirait plus. Mais de l'avoir en face de lui, de voir les traits de son visage, ici, dans cet appartement, il ressent comme un grain de folie qui l'ordonne de poser ses lèvres sur les siennes, ça le démange, c'est profond, c'est cette envie insoutenable qui ressurgit. « Pendant que tu te douches je peux te préparer quelque chose à grignoter d'accord ? » Il court partout pour elle, partant pour allumer la douche et faire couler l'eau à bonne température, revenant dans sa chambre pour lui préparer des affaires, fouillant son armoire en essayant de dégoter un short et un t-shirt. T-shirt qu'il choisit au hasard dans sa pile de pyjama pour tomber sur le sien. Un blanc trop grand qu'il avait acheté avec elle. Il reste bloqué dessus trente secondes, l'amour qui l'étrangle, qui le fait flancher encore un peu plus quand il  en remarque un autre à lui. « T'as encore mes affaires.. » Un murmure à peine perceptible, presque l'envie d'étirer un sourire au coin des lèvres. Il se rapproche d'elle, le T-shirt entre les mains, s'asseyant à côté d'elle, le regard bloqué sur le sol boisé. « Pourquoi tu te fais mal avec ça ? » La question sans aucune force, la faiblesse entre les lèvres. Il se faisait bien mal avec une photo d'eux qu'il avait encore chez lui, avec les musiques qu'ils partageaient, avec les souvenirs d'elle ancrés en lui, avec l'impossibilité totale d'arrêter de l'aimer. Et pas un peu, et pas beaucoup, mais passionnément, comme un fou.  
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Kandys Winterbottom
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Lenzo & Kandys



Et le temps semblait ralentir sa course folle que pour vous. Pour ce moment inattendu, sorti du hasard. Cette rencontre qui n’avait pas lieu d’être il y a deux semaines. Ce jeu du destin qui vous manipulait comme des pions pour vous remettre sur le même chemin. Peu importe la situation, peu importe les conséquences. Tu étais le brasier éteint dont les ravages avaient déjà son lot de victimes. Qu’une victime. Toujours la même depuis des mois. Parce que dans cette histoire, il était nébuleux d’identifier qui souffrait le plus. Impossible d’identifier le coupable de l’innocent. Car l’innocence ne semblait plus faire partie de vous depuis si longtemps. S’il avait ses secrets qui entachaient sa propre histoire, tu avais tes vices qui ajoutaient de l’ombre à ton tableau de perfection illusoire. Peut-être que vous vous méritiez, tous comptes faits. Peut-être que c’était écrit quelque part, parmi les étoiles. Que Lenzo devait rencontrer Kandys. Que le dealer devait trouver sa droguée, la cliente idéale. Deux éclopés, sans pansement ou béquille, à subir leur style de vie. Et c’était ça. Totalement ça. Parce qu’il était qu’une addiction de plus. L’addiction suprême qui crée le manque immédiatement, à la première consommation. Incontrôlable, insistante, qui vous change totalement. Tu aurais aimé être mieux pour lui. Ne pas avoir cette dépendance, ce défaut ancré dans tes veines, dans ta tête. Parce que contrairement à tout ce qu’il pouvait dire, de vous deux, c’était lui que tu mettais sur un piédestal. Lui qui était trop bien. Aussi insensé que certains pourraient le croire. Il y a des choses que la richesse n’achète pas. Des choses que tu n’as clairement pas. Toi, tu es la fille défoncée.  Tu es cette fille dont on apprécie la présence pour une nuit et non celle qu’on laisse pénétrer dans sa vie. Tu es la pote d’un temps, d’une période peu glorieuse. Tu es la blonde sans limite avec le physique comme premier descriptif. Tu es la fille qu’on laisse derrière, pour passer à autre chose. Il est le mec qu’on le veut avec soi, à qui on s’accroche. Il est le mec qu’on prend dans ses bras et qu’on ne laisse pas filer. Le mec qu’on laisse nous toucher, s’emparer de nous, sans complexe. C’est le mec dont on tombe amoureuse, sans prévenir, comme une évidence. Parce que ça fait du sens. C’est le mec qui te vient en aide alors que tu ne le mérites pas. Même si ça sonne comme une obligation. Il l’a dit, il le fait. C’est direct. Sans artifice, sans adjectif enjoliveur. C’est ce que ça devait être, parce que c’était lui et ses principes. Et tu n’es que cette fille dont la tête est  trop lourde, qui s’appuie lamentablement sur son épaule, dans l’ascenseur. À fixer les chiffres lumineux qui indiquent votre ascension. L’ascension vers les sommets. Ascension vers un passé pas si lointain. Comme un vieux souvenir. Comme si c’était naturel que vous vous retrouviez dans ta chambre. Toi sur le lit, lui devant toi. Tu n’as encore rien dit. Tu n’es pas encore sortie de te transe, sortie de ton nuage toxique. Tu l’écoutes, tu le suis du regard. Tu le laisses mener cette danse, ce combat, sans toi. Tu hoches la tête. Seule réponse encore possible. Douche, manger, dormir. La suite logique pour toi qui avait abusé des mauvaises choses.

Jusqu’à ce qu’il trouve ce qui lui appartenait. Jusqu’à cette minuscule phrase, annonçant sa trouvaille. Une décharge électrique dans le ventre. Le courant reprenant dans tes membres jusqu’à ton cerveau. L’orgueil attaqué, la gêne de la culpabilité. Les objets qui te rappelaient lui. Les t-shirts qui t’accompagnaient dans ces nuits bien solitaire, une place libre dans ton lit qui avait été autrefois occupé. Les bouts de tissu pour faire le deuil de cette relation détruite, qui te font plus souffrir qu’autre chose. Trop souvent portés, jusqu’à te rendre compte qu’ils n’avaient plus son odeur, mais uniquement la tienne. Tu les as encore, toujours. Une psychopathe qui ne s’est pas remise de la rupture. C’est de baisser le regard pour observer le haut avec lequel il jouait de ses mains, pour ne pas croiser l’océan de ses yeux, honteuse. « Je… » Ne pas assumer d’exposer la blessure de ton coeur tourmenté, la plaie encore ouverte. Tu manques de mots, d’explications. Silence. Seul le bruit du jet de douche pour combler ce moment tendu. « Pourquoi tu te fais du mal à être là, hein ? » Il y a ta main qui se dépose sur sa joue, sur la ligne de sa mâchoire, pour soulever sa tête, qu’il soit face à toi. Ton regard accroché au sien. « Dans les deux cas, la réponse est identique Lenzo. » Parce que vous étiez deux maso’ à vous aimer sans retenu, mais trop effrayés par la teneur de vos sentiments. Incapable de s’oublier malgré tout le négatif que cela apportait. Le contact visuel qui se rompt. Le toucher qui s’enfuit. L’orgueil qui parle.  « Tu pourras les rapporter, si tu veux. » Comme si ça ne te faisait rien de les perdre. Comme si l’idée même de ne plus avoir ces biens chez toi, ne t’atteignait pas. Et pourtant… C’est de ressentir la panique au fond de ta gorge. Les battements de ton coeur qui s’accélèrent à cette éventuelle finalité. Parce qu’après son départ, tu n’aurais véritablement plus rien de lui avec toi. Un sentiment de sécurité disparu. Tu reprends difficilement contenance après cette réplique pour aller à cette douche qu’il te recommandait. Tu te remets sur tes pieds, te dirigeant vers ta salle de bain, le laissant seul derrière toi. Lui et ses hauts. Sans regard pour lui qui t'était venu en aide. Pour ne pas prendre conscience qu’il était sur ton lit, là, si près. Pour ne pas succomber à toutes les envies que créaient les souvenirs mélangés aux derniers effets des substances consommées. C’est d’essayer de calmer l’organe vital dans ta poitrine parce qu’il s’affole dangereusement. Tout bouge encore trop rapidement. La terre tourne sans toi, te laissant sans repère dans ta propre demeure. Perdue, désorientée. Tu pourrais aller sous le jet d’eau sans te déshabiller, seulement pour te remettre les idées en place immédiatement. Tes doigts ne t’écoutent plus. Ton cerveau n’en fait qu’à sa tête. Tu as les paumes de tes mains appuyées contre le lavabo. Tu as ton reflet dans le miroir qui te nargue. Tu ne ressembles à rien. Rien du tout. « Lenzo ! » Un cri faible, sans conviction. Tu attends qu’il soit là, dans un périmètre acceptable. Qu’il te redonne le souffle qui te manque. « Tu pourrais m’aider à détacher ma robe ? La fermeture-éclaire. J’arriverai à rien. » Sans arrière pensée, sans abus. Qu’une nouvelle détresse dans ton état léthargique.
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Lenzo R. Giaonetti
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Lenzo & Kandys



Le T-shirt accroché entre ses mains, son odeur parfumée qui imbibe le morceau de toile. C'est étrange, c'est bizarre, c'est pas normal de se sentir si con devant un vêtement qui n'est que futilité. Pourtant, il sent une strangulation autour de sa gorge, la partie nouée par la mélancolie dévorante, les jours heureux qui défilent devant ses yeux rien qu'en touchant le T-shirt. C'est pas normal de se sentir si seul, quand elle est là juste à côté, c'est pas normal de se sentir vivre une nouvelle fois quand elle pose son regard dans le sien. Les yeux couleur noisette, le brun ténébreux qui se noie dans les opales azurs complètement dénuées de recul. Pourquoi t'es là Lenzo, pourquoi. Pourquoi tu continues de te faire du mal en restant à côté d'elle, en t'agrippant à la moindre main tendue qui t'amenait jusqu'à elle. Pourquoi tu continues de mettre tes rancoeurs de côté à avec elle, pourquoi t'arrives pas à réfléchir quand tu sens ses mains à quelques millimètres de toi, pourquoi. Aucune réponse rationnelle, l'opinion à la dérobée devant ses yeux, pas la moindre réponse alors que là-haut, c'est l'ébullition cérébrale, le flot de pensées qui le tue dans un torrent, le corps anormalement faible mais fort, relâché et tendu à la fois, un nuage d'antithèses et de contradictions internes. Craquer sous ses doigts, craquer sous sa peau, craquer pour elle tout court. Un mouvement, un sentiment, un désir, un feu ardent qui calcine tout son corps. L'envie de n'être qu'à elle, l'envie qu'elle ne soit que sienne. Rapporter ses vêtements, une futilité qui se choque frontalement avec la futilité de vouloir tout emmener ici, faire de cet appartement le sien, vivre avec elle, tout le temps, chaque minute. Comme un avare qui ne veut laisser tomber quelques pièces de sa poche, il peine à la voir partir, le laissant vulnérable à tout ce qui le remue : peine, nostalgie, désir, désir, désir. Plus fort que lui, l'mot dominant dans son esprit, l'envie de tout enlever, comme au bon vieux temps où sa seule préoccupation était de savoir dans quelle pièces ils éliraient domicile temporairement. Et pourtant, ce n'est plus le bon vieux temps, c'est aujourd'hui, où tout était brisé, où tout était cassé, un miroir éparpillé en mille morceaux minuscules, tranchés, coupés, blessants. Une réalité qu'il n'arrive toujours pas à assimiler. Lenzo et Kandys devenus Lenzo. Kandys. Séparés par un point, par une tâche noire, par un espace si petit mais pourtant si grand. Point qui ne représente que leurs démons sataniques, que leurs faiblesses, des handicapés sentimentaux, des bourreaux de l'amour, des vils servants de la passion. Il est tiré de sa demi-conscience par le son vibrant qui peine à se faire entendre. Une microscopique crise cardiaque qui le percute, la peur au ventre de la voir allongée sur le ventre, les yeux révulsés par les substances illicites, les membres broyés par une overdose mortelle. Il se lève rapidement pour se mettre dans l'encadrement de la porte, l'oreille attentive qui décèle chaque son sortant de sa bouche. Il se laisse aveugler par la lumière artificielle étourdissante, et s'aventure dans la pièce chauffée par le jet brûlant qui laisse malgré lui de la buée sur le miroir.

Il se rapproche d'elle, trop dangereusement, trop près, trop à ses côtés. Ca ne devrait pas être bizarre, ça ne devrait pas lui donner l'envie de recommencer, Kandys et lui, lui et Kandys, une histoire qui devait se conjuguer au passé et pas au présent. Ses mains descendant la fermeture éclair sans même se disperser, ses yeux qui s'empêchent de glisser sur ses courbes, l'envie déchirante qu'il tente de réprimer. « J'espère que demain tu m'en voudras pas trop de t'avoir fait prendre une douche. » Qu'elle ne lui en voudra pas d'avoir vu une nouvelle fois son corps presque nu, d'avoir pris des initiatives alors qu'ils ne sont plus rien, sur le papier. Il a cette étincelle dans son regard, sa dévotion pour elle, pour tous les effets qu'elle lui procurait. Elle est en face de lui, la trop grande faiblesse dans son être, l'appel étouffant qui se lit dans ses prunelles. Craquer sous ses doigts, craquer sous sa peau, craquer pour elle tout court, encore une fois. Il laisse une main contre sa joue, la caressant tendrement, le regard fixé sur elle, le pouce qui glisse sur sa lèvre. « Je ne devrais même pas faire ça mais.. » Mais, le seul moyen de se débarrasser d'une tentation est d'y céder, il suit les adages d'Oscar Wilde en dérogeant à toutes les barrières qu'il s'était fixé, laissant ses lèvres frôler les siennes, laissant ses mains se poser sur ses hanches jusqu'au creux de son dos, laissant son âme toute entière pour elle, rien que pour elle, toujours pour elle. Même si c'est interdit, même s'il flirte avec le danger, avec l'explosion, il est terrassé par le cyclone de sentiments pour elle, par la folie furieuse qui le traverse à cet instant précis. Il ne veut pas la laisser partir, malgré les cris, les saloperies qu'ils se sont balancés, malgré son aptitude à fuir l'amour. L'embrasser passionnément, comme personne, vivre l'instant, ses lèvres contre les siennes, ses lèvres qui se dérobent jusqu'à son cou, son addiction charnelle, ses lèvres qui embrassent son corps découvert. Des lèvres qui pourraient rester sur elle continuellement, perdant toutes notions du temps. Un moment qu'elle oubliera peut-être, un moment qu'il effacera tant bien que mal. Il se détache d'elle presque à contre-coeur, lui murmurant doucement dans le creux de l'oreille. « Je crois que j'ai trouvé pourquoi je me faisais du mal à être ici, c'est à cause de ça, c'est à cause de nous. » Murmurer, reprendre chaque baiser sur ses lèvres, reprendre chaque caresse sur son corps, comme un désir dévorant.
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Kandys Winterbottom
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Tu naviguais encore dans les eaux troubles. Sans bateau, sans bouée de sauvetage. Seule dans cet espace trop grand. Seule avec ta tête dans le brouillard. Brume épaisse sans phare pour indiquer le chemin. Parce qu’il s’était éteint au moment même où tu avais quitté ta chambre, déambulant vers cette source de chaleur qui ne t’atteignait pas. Une carapace sur la peau qui te laissait dans la froideur de ta tempête mentale. La détresse au bout des lèvres et tes membres qui vibrent encore sous les derniers assauts de ton intoxication. Le retour à la réalité, il est graduel. Il est lent. Plus lent qu’à la normale. Bafoué par ce tourbillon d’émotions qu’engendraient Lenzo près de toi. À prendre soin de toi, alors q’il devait être disparu. Effacé de la suite de ton histoire. Qu’un chapitre dépassé, avec un point final. Que quelques pages dans cette oeuvre inachevée. Il est toujours là. Encore là, à tout remuer, chambouler. À réécrire les règles du jeu. À reprendre sa place comme avant. Dans ton appartement, en toi. Dans ta tête, dans ton coeur. À accourir au moindre de tes caprices, la peur au ventre. La solitude n’avait été que de courte durée. Tu as besoin de ton phare, ta lumière. Tu as besoin de croire au calme après la tempête. De croire que la lune et les étoiles brilleront encore après que les nuages se soient dispersés. Tu as besoin d’être sauvée. Encore et pas que maintenant. Pas seulement pour cette robe. Tu as besoin de te sortir la tête de sous l’eau, de respirer sans suffoquer. Tu as besoin de sa présence. De lui. Toujours de lui. Sauve-moi comme tu m’aimes. Des paroles que tu pourrais jeter en l’air si vous n’étiez pas deux bombes à retardement. Si vous n’étiez pas près de l’explosion, constamment. Le décompte toujours près de sa finalité. Le point zéro qui menace de son apparition. Tes iris se cachent derrière tes paupières pour apprécier le frôlement de ses doigts dans ton dos. Et tu as tes lèvres qui s’étirent dans un sourire sans vie, sans émotion. Un sourire qui marque ton amusement à sa phrase; parce qu’il te connait trop bien, toi et ton caractère. Un sourire qui remplace ton rire cristallin, si tu n’avais pas été dans cet état morne. Des gestes lents pour ne pas tomber. Des gestes lents par la fatigue de cette nuit d’excès. « Ne m’en veux pas pour ma réaction de demain. Sache juste que, peu importe ce que je dis, ce soir, c’est pleinement apprécié. » Des paroles qui ne font pas de sens, même si totalement lucides. Si tu ne te souviens pas, si ton cerveau avait décidé que cette soirée était à oublier, il fallait qu’il sache. Qu’il sache que tout ce qu’il fait, ça compte. Tu as seulement l’orgueil aiguisé, plus rapide que la raison.

Tu te perds dans l’immensité de son regard, à te laisser envoûter par l’azur de ses opales. Tu as arrêté de respirer au contact de sa main sur ta peau. La chaleur de son corps contre le tien. Un moment de répit dans ce moment chaotique. Une pause, le temps en arrêt, seulement Lenzo et sa proximité. Et les secondes qui s’écoulent lentement entre ses derniers mots et la compréhension de leur signification. Comme au ralenti, le frôlement de ses lèvres sur les tiennes. Non, il ne devrait pas. Non, il n’aurait pas dû. Pas comme ça, pas ce soir. Pas toi dans cet état. Il n’aurait pas dû, parce que bien sûr que tu ne le repousserais pas. Bien sûr que tu voudrais davantage. Comme une décharge électrique en toi. Comme s’il réveillait la bête, qu’il secouait la cage de l’animal captif. Il ranime la passion, te sortant de ta torpeur. Et tes doigts qui glissent à sa nuque, ton corps se collant au sien. Tu as besoin de le toucher, de te l’approprier. Il est à toi, rien qu’à toi. Cette passion, elle est pour toi. La tienne, elle est pour lui. Seulement lui, dévouée à lui. C’est avide, assoiffé, désespéré. Tu t’accroches à lui pour ne plus te perdre, pour lui montrer l’ampleur de ton désir, de ton envie de lui. Tu l’embrasses pour ressentir ces sensations décuplées. Pour avoir cette passion habituelle, entre vous, à la puissance mille. Tu en perds le contrôle, la raison. Tu as ton visage qui se cache contre son épaule lorsque ses lèvres s’amusent sur ton cou. Soupire d’aise au bout des lèvres. Tu as le coeur près de l’explosion, battant à la chamade contre son torse. C’est comparable à se faire shooter une nouvelle fois. L’amour toxique dans les veines. La folie émotionnelle dans la tête. Le nous qui résonne dans ton esprit. À cause de nous. Vous qui ne viviez pas les choses comme tout le monde. Vous qui étiez sur le point de tout brûler, sous les flammes de votre relation. Le nous qui te faisait garder ses vêtements dans ta penderie. Ce nous qui te poussait vers le précipice, à t'en détruire l’existence. Ce nous qui te fait espérer qu’il revienne un jour dans le décor. Un jour. Tous les jours. Tous les jours ensemble. Son visage à ton réveil, son corps pour accompagner tes nuits. Et tu déposes tes mains sur son visage pour capturer à nouveau ses lèvres. Ton unique réponse à ce nous que tu voulais tout autant, que tu chérissait jusqu’à en perdre la tête, à en perdre tout. Des baisers jusqu’à en oublier ton état, oublier la douche, la soirée, la drogue consommée. C’est décousu, confus. « Arrête-moi. » Avant d’aller plus loin, avant de regretter. À bout de souffle. Et pourtant, tes mains se sont aventurées sous son haut, tes doigts caressant la peau chaude de son torse, de son dos. Et tes lèvres glissant à son cou, à sa clavicule à ta hauteur. Tu te recules finalement, coupant brusquement tous contacts. Tu as ton regard ancré dans le sien, seul vestige de cette folie passagère entre vous. Et ta robe dont l’ouverture avait été dégagée glisse sur ton corps dans un silence parfait, dévoilant en partie ce qui lui avait déjà appartenu. Tu te rapproches à nouveau. Tu reformes cette bulle autour de vous, l’aimantation à l’oeuvre. Tu déposes à nouveau tes lèvres rosées, rougies par les baisers ardents, à son cou, montant vers son oreille. « Arrête-moi ou viens sous la douche avec moi. » Paroles sulfureuses, marquées par l’envie. L’envie  illogique de lui. D’être qu’à lui. Rien qu’à lui.
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