I wanna hide the truth, I wanna shelter you but with the beast inside there's nowhere we can hide ▬ Imagine Dragons
Les cris des hommes affolés sonnaient le glas de la libération. Ils étaient tous sur le point de s’enfuir et Yulian en fut légèrement soulagé. Le bourreau de son ami s’empressa de sortir de la chambre pour suivre sa troupe et sortir enfin de l’appartement. Le jeune russe souffla de soulagement et se mit à regarder vers sa chambre, remarquant sa jeune amie en sortir quelques secondes plus tard. Elle semblait perdue et son visage était tuméfié. Yulian se sentit démuni, il ne savait quoi dire et se mit à lui tendre les bras instinctivement. Il la prit contre lui, et passe l’une de ses mains dans ses cheveux, de manière à la calmer doucement. La jeune blonde tremblait de peur, ce qui brisa le cœur du jeune homme. Il se sentait tellement mal par rapport à ce qu’il venait de se passer qu’il n’eut pas de mot pour rassurer Elyabelle. Il la serra simplement contre lui, lui prouvant qu’il n’était pas loin et qu’elle pouvait faire ce qu’elle voulait, qu’elle serait en sécurité désormais.
Un bruit sourd se fit de nouveau entendre, les deux jeunes se séparèrent et Yulian vit son amie se caler devant lui. Les policiers entrèrent et se ruèrent directement vers eux. L’un d’entre eux écarta la jeune blonde pour laisser le champ libre à ses collègues qui prirent le jeune homme et le menottèrent. « M. Yulian Aleksandrov, on vous arrête pour provocation à l’usage de stupéfiant, cession de stupéfiant à des mineurs, importation illicite de stupéfiant et usage de stupéfiant en bande organisée. Selon le code pénal vous pouvez faire appel à l’avocat de votre choix, sinon, un avocat commis d’office vous sera attribué. A moins que vous n’ayez quelque chose à dire pour votre défense, vous avez le droit de garder le silence. » Le jeune homme se mit à regarder Elyabelle, sanglotante, désarmé, l’air ailleurs. Entre le pillage qui venait d’arriver et l’intervention des policiers, il ne savait plus où donner de la tête, ni à quoi réellement penser. Il resta muet, les lèvres resserrées et fermées. Le policier regarda Elyabelle et lui dit : « Il va falloir évacuer les lieux mademoiselle. »
Un tas de choses se bousculèrent dans l’esprit du jeune homme. Qui avait bien pu le dénoncer ? Qui avait eu l’audace de le dénoncer aux flics ? Il y avait un tas de gars qui auraient voulu qu’il se retrouve derrière les barreaux, alors, ce jour, il l’attendait comme on attend Noël sauf qu’il n’y avait pas de quoi se réjouir. Le policier qui tenait Yulian le poussa légèrement, donnant la première impulsion pour qu’il avance et c’est ce qu’il fit, tout en regardant Elya. Il déglutit et lui dit : « T’inquiète pas, ça va aller. » Il n’y croyait pas vraiment mais se dit qu’il se devait d’être rassurant, au minimum, pour son amie, pour Elyabelle. Il s’en voulu à ce moment-là, son ventre se tordit et se mit à lui faire mal. Il se tenait coupable de tout ce qui venait de se produire et le mal-être que la jeune femme devait ressentir à ce moment-là avait été provoqué par lui et seulement lui. Qu’allait-il devenir maintenant ? Il allait certainement être enfermé pour quelques années et sa vie n’allait plus avoir de signification. Il s’indigna et une tristesse imparable l’envahi. Il se mit, pour la première fois depuis très longtemps, à avoir des regrets. Il regarda une dernière fois Elyabelle et passa la porte avec le gardien de la justice…