❝ Laisse aller le passé et le passé te laissera aller. ❞Don't cry !Je ne sais ce qui me pousse à lui proposer de la raccompagner lorsqu'elle me parle de prendre un taxi pour retourner travailler. Pourtant je sors bel et bien de ma voiture et je le lui propose, de la déposer à son travail puisque je ne prends mon service que ce soir. Je m'attends peut-être à ce qu'elle refuse, puisqu'elle semble vouloir m'éviter. Il n'y a donc aucune chance qu'elle accepte et c'est là-dessus que nous allons nous quitter, ce qui ne sera pas plus mal. Le passé ne fait jamais de bien, j'en fais les frais et j'ai dû prendre ma dose d'urgence pour tenter de m'apaiser et être de nouveau ce mec qui ne ressent rien. Car je n'arrive pas à l'être sans poudre, et je ne veux plus supporter cette douleur... Je ne suis qu'un lâche ! Je suis clairement surpris lorsqu'elle accepte. Avec autant d'enthousiasme surtout ! Je plisse le front, j'ai soudainement ... Peur ? En lui faisant cette proposition je m'attendais plutôt à ce qu'elle rejette en bloc l'idée, et alors je n'aurais pas insisté et chacun serait retourné à sa vie, sûrement en essayant d'éviter l'autre. Mais elle avait accepté et m'avait même déjà donné le quartier. Je me remets derrière le volant lorsqu'elle fait le tour pour se hisser sur le siège passager. Mes yeux tombent de nouveau sur ses cuisses lorsque je la vois réajuster le bas de sa robe qui remonte un peu trop en position assise. Mon regard s'y attarde un peu trop, mais je suis comme hypnotisé pas sa peau... ses cuisses qui semblent si douces ! Le satin de ses collants les rend encore plus irrésistibles, j'ai cette soudaine envie de la toucher. Mais je n'en fais rien. Je détourne le regard et allume le contact. Je boucle ma ceinture tout en faisant un demi-tour pour sortir du parking. Je croise mon regard dans le rétroviseur intérieur et je constate aussitôt mes pupilles dilatées, la poudre fait déjà son effet et j'ai commencé une sorte de panique à présent de lui avoir proposé de la ramener alors que je viens de prendre une dose. Mais ce remords fait rapidement place à un constat tout autre. Car oui, même si je ne les regarde plus, j'ai de nouveau ses cuisses en images dans ma tête, et je prends alors conscience que cela fait presque un an que je n'ai pas touché une femme. Pas faute d'avoir des besoins naturels, ni d'avoir malgré tout un certain succès auprès des femmes, mais tout m'avais paru si futile ces derniers temps... Et voilà que c'était elle qui réveillé cet instinct en moi !
La jeune femme me sortait de mes pensées en me posant une question sur mon travail. Je la regarde quelques secondes, en me forçant de ne pas baisser le regard sur le bas de son corps, qui, de par la proximité qu'offre une voiture, se trouve proche de ma main posée sur le levier de vitesses. Mais je ne m'attarde tout de même pas, et fixe de nouveau la route. Je vais pour lui répondre lorsque son téléphone sonne, elle s'excuse et décroche. Elle se souvient de ce que je faisais déjà à l'époque ? Pourquoi ? J'ai toujours été insignifiant et on ne peut pas dire que je lui ai porté de l'intérêt, alors comment retenir un détail aussi futile que mes petits boulots de l'époque. Bien qu'au moins, elle est une fois de plus fixée sur le fait que ma vie n'a pas changé, mis à part que je suis bien plus seul qu'avant, même si je ne le lui dis pas, c'est sûrement très facile à deviner... Elle raccroche après avoir dit à un certain Daniel qu'elle arrive. « Oui je travaille comme barman dans un bar de nuit sur Dupont Circle. » Dis-je sans la regarder cette fois. C'est à mon tour de m'efforcer à ne plus posé les yeux sur elle. Bien que ce ne soit plus la peur de ce passé qui remonte, qui soit la source de cette motivation, mais plutôt le fait qu'elle soit passée au stade de femme et que cela me saute clairement aux yeux. N'est-ce pas malsain ? Surtout vis-à-vis de Marie, d'avoir ce ressenti pour ça meilleure amie ! C'est sûrement la poudre qui me fait déjà perdre les pédales, ce n'est pas possible autrement... Foutues émotions ! Mon cerveau est un sacré bordel...
Une fois sortis du cimetière, je vais une nouvelle fois à la rencontre d’Enzo, je ne veux pas m’enfuir et passer pour une lâche ; donc je m’approche de lui à nouveau. Rien que le fait de briser cette distance entre nous, fait accélérer mon pouls. Je perds toute bonne volonté lorsqu’il est à coté de moi, la preuve, à peine a-t-il proposé de le raccompagner… que je saute sur l’occasion ! Il va vraiment me prendre pour ne folle lunatique ! Je monte dans sa voiture, avant de reprendre mes esprits et de partir en courant – tellement j’ai honte. Je remets ma robe en place, celle-ci dévoilant un peu trop mes cuisses à mon goût. J’ai l’impression que son regard est posé sur moi, mais je n’ose pas relever la tête pour en avoir le cœur net. La voiture démarre et nous quittons le parking. C’est alors que je lui demande son métier aujourd’hui, je me souviens de ces petits boulots de l’époque. Sa réponse devra attendre, puisque mon téléphone se met à vibrer dans ma poche. Je regarde l’appel entrant, et je ne peux pas l’éviter puisque c’est mon grand frère. Je m’excuse auprès d’Enzo et décroche. Une fois, la conversation terminée, je repose mon regard sur le conducteur du véhicule. Il me répond, pour m’avouer qu’il est bien Barman dans un coin de la ville que je ne fréquente pas vraiment – trop sombre pour moi. Je lui indique – comme si je voulais me justifier – la raison de mon retour ici. C’est là, qu’il me demande si je serais reparti – si ma famille n’avait pas eu besoin de moi. Je suis un peu gênée, il a mit le doigt sur le point sensible de l’histoire. A nouveau, mon regard se pose sur l’anneau à mon doigt, et je lui réponds. « Certainement, je me serais mariée et en gentille épouse, j’aurais continué de vivre ainsi… sans rien attendre d’autre. Je sais que tu dois me trouver pathétique. » Je n’ai jamais été une fille combative – surtout quand il s’agissait d’amour. J’étais une femme qui avait su se battre pour son job, pour obtenir une place importante dans un milieu d’homme – mais dès qu’il s’agissait de choix sentimentaux… j’étais lamentable !
Sans que je m’en rende compte, nous étions déjà arrivé devant l’immeuble de Chesterfield’s Technologie. J’indiquais l’endroit en pointant du doigt le bâtiment, à Enzo, puis remarqua la présence de mon frère sur les marches. « Merci de m’avoir conduite ici, et oui, peut être que nos chemins se recroiseront. Enfin espérons-le dans un endroit moins morbide ! » Je tentais de jouer la carte de l’humour… mais je n’étais pas très doué pour cela. J’esquisse un sourire, puis m’extirpe de la voiture. Je rejoins mon frère sur les marches, et ce dernier s’empresse de me taquiner.
- N’était-ce pas le petit ami de ta colloc’ de l’époque ? Tu ne perds pas de temps, sœurette. - Daniel ! Oui, c’est Enzo ; et ce n’est pas ce que tu crois. On s’est rencontré au cimetière justement. Il a juste été poli et m’a raccompagné. - Vu la façon dont il a maté ton cul, j’en suis pas certain. - Arrête tes âneries ! Et contente-toi des poufs que tu ramènes dans ton lit chaque soir ! - Je suis offusqué par ce genre de parole, sœurette !
Pour toute réponse, il eu le droit à une frappe sur l’épaule. Nous rentrons ensemble dans le bâtiment, mais la réflexion de mon frère m’intrigue… Enzo a-t-il vraiment eu des vus sur mon postérieur ? Non, c’est idiot.