(ramsay) i'm a-dick-ted to you

La famille. Beuh. Beurk. McKellen c’est un nom qu’on connait à Edinburgh. Mon père est cordonnier et ma mère enseigne à des primaires ou j’sais pas. Des gosses quoi. Mais bordel. C’est qu’c’est pas vraiment passionnant sinon. Des junkies, des pauvre gens sans le sou. Vous voulez une idée. Lisez Irvine Welsh, vous aurez un aperçu plutôt précis de la réalité des choses.

Ah cette bonne vieille « Auld Rickie » m’a vu naitre en mai. Le cinq. Et accessoirement le cinquième enfant aussi. Je vous passe le fait que j’ai deux fois des jumeaux -une fois des garçons, une fois des filles- avant moi. Et du coup au dessus de mon berceau c’est franchement pas des fées qui se sont pensées. Parce que si vous aviez vu la gueule de mes soeurs à l’époque, croyez moi elle tenaient plus de la sorcière que de la fée. Mais bref, passons, il parait que ça ne se dit pas ce genre de chose. Boh à l’époque toutes manières j’avais pas encore la possibilité de parler, c’était pas plus mal parce que vous auriez pas voulu savoir ce que j’aurais répondu aux « Ohhh mais qu’il est mignon » des voisines ou aux « Je peux lui colorer les cheveux en vert comme le Joker » de ma soeur. J’ai donc grandi avec cette bande de joyeux drilles. On peut dire qu’on n’est pas une famille vraiment comme les autres. Ou alors … qu’on n’a jamais appris à ma mère le manière d’utiliser un préservatif. Quoi qu’en réalité. C’est pas vraiment vrai, si on compte en fait … ça fait que trois fois. Bah oui, deux couples de jumeaux. Et moi! Bon bien sûr après j’ai eu encore un frère et une soeur. Alors … ouais je suppose qu’on peut dire que mes parents ont eut chaud au cul. Aherm.

Sept enfants. Chaud au cul. Ouais, mais ils ont aussi eu du courage de nous élever. Enfin surtout moi. Autant Siobhan et Mary les ainées ça allait, elles avaient la sagesse -et même la beauté passé l’adolescence- Ralph et Joseph étaient plutôt des casse-cou oui mais me suivaient en général. Et les plus jeunes que moi … Amy et Donovan boh, j’étais le centre de l’attention. Après c’est pas de ma faute si je défend ma mère quand cet enculé de Tommy Siegfried la traite de vache pondeuse. « Retire ça, ou je te fais avaler tes dents! » Le petit Ramsay, ou plutôt Pod, parce que bon … Ramsay c’est assez moche comme nom, avait déjà un vocabulaire plutôt large dans le domaine. Et s’il n’y avait que le vocabulaire. « Ramsay Padraig McKellen! Depuis quand on tape les autres! » ma mère était sérieusement fâchée, en même temps, vu l’état dans lequel Tommy était alors que moi j’avais qu’un oeil au beurre noir, je le comprenais. La fratrie me regardait du haut des marches bien sûr, comme toujours. C’était leur principale source de divertissement à la maison. « Mais Mman, il était en train de dire que tu étais une vache pondeuse.  » prise d’un soudain élan de … reconnaissance je crois, elle tomba a genoux et ouvrit les bras pour m’y accueillir. j’y allais sans demander mon reste et lui caressais les cheveux. « Merci Ramsay, mais c’est pas une raison pour se battre. Laisse les parler. » je fermais les yeux, la tête posée sur son épaule et sortit avec sérénité. « Non mais maman, ça n’existe pas une vache pondeuse, ça pond pas les vaches. C’est les poules qui pondent. T’es pas une vache pondeuse t’es une poule pondeuse!  »


Le papier glacé du comic était une sensation que j’appréciais beaucoup à avoir entre les mains. En ce moment je dévorais les X men. Quelle que soit la génération ou les histoires. Du doigt je caressais la page que je regardais. Raven Darkholme. Plus connue sous le nom de Mystique. Une belle créatures aux formes généreuses. Et rousse. « Hé Pad’, regarde la nouvelle. » me dit mon jeune frère en me donnant un coup de coude. Dix huit ans l’âge des amours. Autant je connais les comics, les films et plein d’autres choses, autant la femme m’est encore inconnue. « Hein quoi? » murmurais-je doucement en levant les yeux du doux minois de mon adorée. Chevelure de feu. Dans le vent. Bordel ce qu’elle était belle. J’avais jamais senti mon coeur s’emballer autant qu’à l’arrivée d’un nouveau comic. « Hey, Pad’, ça va, t’as vu la vierge ou quoi? » me tournant vers lui j’arquais un sourcil et me retenais de ne pas faire de blague graveleuse à ses paroles. Il me connaissait pourtant bordel. Pourquoi fallait-il qu’il nourrisse ma machine à conneries. Je rangeais mon précieux et m’avanceais vers elle le sourire sûr de moi. « Hey, bonjour. Tu es pas d’ici, non? » je ne relevais pas Donovan et son « Merci Captain Obvious » elle rit, elle me parle. Je lui propose un café. Enfin ça devient rapidement une pinte de bière. Emily, c’était son nom. Emily la rousse. Une américaine.

L’Amérique. Le rêve américain. J’avais le choix, c’était soit Londres, soit les USA. J’aime autant vous dire que moi, mes milliers de comics, et de dvd on a fait le voyage outre-atlantique sans chercher plus. « Mais … pourquoi est ce qu’il va chercher aussi loin! » « Pfft, toutes manières, ici ou là bas, il fera pas grand chose, il a aucun diplôme. » non en fait j’avais pas le choix, c’était un mensonge. J’ai surtout voulu aller là bas pour fuir cette vie. Cette ville dans laquelle je pouvais pas faire un pas sans tomber sur quelqu’un qui connaisse ma famille. Ou quelqu’un de ma famille. Au moins là bas … Au moins là bas ils pourront croire que SIR Ian McKellen est mon oncle! « Mais tu vas vivre comment là bas? On n’a pas d’argent nous! » j’avais soupiré et regardé ma mère que je continuais à appeler « Poule Pondeuse » rien que pour l’emmerder. « T’es fais pas ma Poule » sous entendu Pondeuse « J’ai économisé, tu crois que j’ai travaillé à la bibliothèque pour le plaisir de lire » mais c’était pas faux. J’adorais lire. Enfin autant pas le dire. C’est que j’ai une réputation à tenir moi. « Oh mon Petit Ramsay. Tu vas me manquer » je levais les yeux au ciel. « Mamaaaaaaaaaaaaan! Dis pas de conneries. T’as encore plein de monstres à gérer ici. »  et puis je lorgne sur son ventre. « Attention à pas en créer trop d’autres d’ailleurs » et je l’entend encore râler.

C’est une nouvelle vie. Un tout nouvel environnement. Mais j’aime. J’aime les défis. J’ai un peu d’argent. Et dès mon arrivée j’ai trouvé un boulot comme serveur. Ils demandent pas grand chose comme diplômes. Ca tombe bien parce que j’en avais pas. C’est drôle hein! Mais heureusement j’ai une capacité d’adaptation assez grande et j’ai fait mon petit chez moi ici. D’abord en auberge de jeunesse, et puis j’ai trouvé un appart miteux ou j’ai ramené quelques meufs aux histoires sans lendemain. « Mais oui ça se passe bien j’ai plus trois ans maman!  » je soupirais au téléphone. Elle était sympa ma mère, mais un peu envahissante malgré l’océan entre nous. Bordel elle pouvait pas être juste contente pour moi. Faut dire que peut être que sans moi elle s’emmerdait non? J’avais des nouvelles par Donovan parfois. Mais ouais en effet, c’était pas vraiment pareil. Moi j’étais bien là, c’était tout ce qui comptait. « Dis lui d’arrêter de me harceler. S’il te plait. » mais il grogne Donovan, et il ne le fait pas je le sais bien.

Y’a Maggie. C’était une voisine je crois au départ. « Hé t’aurais pas du … » et je suis resté bouche bée. La première chose à dire. « Rousse. » je soupirais comme un con et mis ma main sur mon front pour m’excuser. « Est ce que vous avez du sucre roux s’il vous plait? » oui soudainement on passe au vouvoiement, mais encore heureux que tu lui aies pas parlé de panda roux … hein … au moins ça reste logique. Mais son visage. Sa bouille est restée imprimée sur mes rétines. Je l’ai pas mal revue. C’était y’a cinq ou six ans peut être. J’étais déjà au comic-store et j’ambitionnais de prendre la place de Freddie. Parce que Freddie il pense que le super-héros le plus badass c’est Ant-Man. Nan mais n’importe quoi … c’est une flotte ce mec. Il est minuscule et … il sert à rien. Mais j’en étais où? Ah oui Au Starbucks. Enfin c’est là où j’allais souvent pour voir Maggie. Parce que oui. Entre temps j’avais retrouvé mon calme et mon contrôle et j’étais allé l’aborder. On est devenus copains je crois. Enfin. Bro. Inséparables ou presque. Genre … Batman et Robin. Bon sans la tension homosexuelle. Elle est dans son monde elle aussi, et, je crois que c’est ce qui m’a le plus impressionné. C’est un peu comme si j’avais trouvé un double de moi. Je pouvais lui parler des heures durant de tout ce que je voulais. Et elle m’écoute. Enfin. Je crois. « Oh et puis tu sais quoi ! Ian Mckellen c’est mon Oncle ! » dis-je en lui fourrant mon passeport sous les yeux. « C’est la classe hein!  » dis-je en lui décrochant un de mes plus grands sourires. « Bon … je m’ennuie on couche ensemble » décontenancé devant son manque de … de je sais pas quoi, il ne me faut qu’une demie seconde pour réaliser ce qui vient de se passer.

Je suis à présent l’heureux propriétaire de … non pas d’une voiture, j’ai toujours mon Vespa qui m’a emmené partout en ville. Non mais du comic-store. Et je suis heureux. Je suis bien là. Ca fait un pied de nez à ma mère et mon père qui ne m’appellent plus aussi souvent depuis que Donovan est passé me voir et à amener la « bonne » nouvelle à mes parents. Oui même loin du cocon familial j’avais réussi ma vie. J’étais peut être le « taré » de leur sept enfants. Comment il s’appelle déjà là le nain le dernier qui parle pas dans Blanche Neige? Bah je sais plus tant pis, mais quoi qu’il en soit, j’ai plus de sex-appeal qu’un nain ça c’et sûr. Même si Thorin est pas mal dans le genre. Mais je m’égare. « Hey Maggie  » elle entre dans la boutique et je l’appelle en faisant de grands geste de la main. « Regarde Maggie j’ai un nouveau compagnon! » et je lui montre celui qui est sur mon épaule. « Tolkien je te présente Maggie. » je désigne Maggie puis « Maggie je te présente Tolkien » et je lui montre le rat domestiqué que je me suis offert pour ne plus être seul puisque je n’ai toujours pas trouvé de colocataire. « Tiens » et je lui met dans la main avant d’aller aider un client, geek, qui a besoin de mon aide indispensable.