Koi Suru Fortune Cookie # Gabriel

Happy hour. Le bar était submergé. Un soir comme les autres, Celeste - ma complice - juste derrière moi avec son décolleté plongeant pour mettre en appétit le mâle. Elle me donna une petite tape sur les fesses et me montra un visage que je connaissais bien. Je demandais cinq-minutes à Celeste qui me répondit par un clin d’œil complice. Je commandais un verre sans alcool et venais à la rencontre de ma mère.  " Mais, qu'est ce que tu fais là ?" Cependant, à peine j'ouvrais la bouche, j'avais droit aux reproches habituelles. "Pourquoi, tu m'as pas appelé hier ? Je me suis inquiétée." Je sentis les mains de ma mère recouvrir les miennes. Je venais déposer un baiser sur son front pour apaiser ses craintes.  " Tu vas pas commencer. J'étais à l'appartement. J'avais un article à écrire. " Ma mère se redressa, replaça sa perruque - saloperie de chimio ! et me lança ce regard inquisiteur que je connaissais que trop bien. "Arrête. Je suis passée à ton appartement et il avait personne." Il avait une très bonne explication à cela, mais je n'avais pas trop envie de lui avouer qu'un salopard me faisait chanter et que j'avais rendez-vous hier pour lui donner son fric. Mon regard s'attarda sur ma mère. Elle si courageuse. Elle qui nous avait élevè sans notre incompétent de père.  Je ne pouvais être que reconnaissant de tout ce qu'elle avait fait pour moi. Je savais qu'elle s'était toujours sacrifiée pour qu'on ne manque de rien. " Ah, oui, pardon, je suis sorti avec Celeste. J'avais complétement oublié de t'en parler. " J'attrapais Celeste par les hanches alors qu'elle passa derrière moi pour atteindre les toilettes. Celeste me regarda avec un air interloqué et tenta de comprendre ce qui était entrain d'arriver. Les mains de ma mère se jetèrent à nouveau sur les miennes.  " Tu vois quelqu'un ? C'est ça ? Si tu as quelqu'un tu dois me le dire. Tu te protèges au moins ? " Celeste me regarda avec un énorme sourire, pensant comprendre dans quel genre de drama elle venait de tomber. "C'est pas mignon. Je savais pas que Gaby' avait un petit ami ?" Elle me tapa l'épaule. "Quel petit cachotier. Cela fait combien de temps ? Tu as des photos de son service trois pièces ? " Ma mère regarda Celeste comme un chevreuil prit sous les feux d'un camion. Moi, je n'étais pas surpris, ce genre de situation arrivait souvent. Je venais aussitôt à sa rescousse. " Arrête, Celeste. Je ne vois personne et je ne sors avec personne. Tu sais qu'il en a que pour le boulot en ce moment et moi je me tape pas le premier mec qui me paye un verre. " Celeste resta interdite et gênée. Je la vis profiter d'une main l'appelant pour s'enfuir.

Cela faisait une éternité maintenant que je le regardais dans les yeux sont prononcer un mot. Le quarantenaire, lui,  préférait regarder le fond de sa pinte vide. Comme s'il admirait la mousse qui pouvait y rester. Difficile, les rendez-vous arrangé. Je n'étais que là car ma mère avait insisté.  « Je te voyais plus âgé... » lâcha Alexander. Je me pinçais les lèvres et avouais tout en jouant avec ma bière. « Et, moi...comment dire...je t'aurais plus pensé proche de mon âge. » Nous nous sommes mis à sourire avec fébrilité. Je n'avais pas le temps pour ce genre de choses. Mon travail était toute ma vie et une histoire sérieuse c'est avoué aussi que j'avais été Escort Boy. En général, cela faisait fuir les gens. C'est Alexander qui brisa le silence gênant et frappa son verre contre la table. « Bon comme tu l'as remarqué, cela fait longtemps que j'ai pas fait cela. Et, si on reprennait les choses correctement ?  » Je me redressais et hochais la tête de façon affirmative.  «  Tu as raison. Du coup, tu travailles à l’hôpital ? Cela te plait ? »   « Oui et toi, ta mère m'a dit que tu es journaliste. Dans la politique, c'est ça ? »  Bien vite, les longs silences n'étaient plus. Les minutes se transformèrent en heures. Maintenant, ce n'était plus des regards complices et des grands éclats de rire comme s'ils étaient toujours connus. En quelques heures, ils connaissaient la vie de l'autre, les déboires amoureux de chacun.

Cela faisait maintenant dix minutes que je me battais avec Alexander. « Non, tu ne vas pas conduire dans ton état, donne moi tes clés. Je vais te ramener. » Mes mains essayèrent de récupérer les clés de voiture, mais Alexander se débattait. Les deux hommes en rigolaient à s'en faire mal au ventre, car le quarantenaire semblait avoir rajeuni et se comportait comme un vrai gamin insupportable. Une fois à son appartement, j'arrivais à pousser Alexander jusqu'à sa chambre. Alexander m'attrapa par les poignets et nous  tombèrent tous les deux sur son lit. « Alors, c'est tout ce que tu as comme force  ? » J'ai essayé de lutter, mais je riais si fort que cela en était douloureux. Nous étions beau dans ce lit, chahutant et se comportant comme des enfants. Nous nous sommes arrêter finalement, essoufflés, trop épuisés à force d'avoir ri. Soudainement, Alexander sembla étrangement sérieux. Il me fixa avec un regard que je connaissais que trop bien. « Je vois où tu veux en venir...Mais, je vais devoir te dire... »  Le quarantenaire s'approcha lentement et lâcha de sa voix grave. « Chut ! Tu es sexy, mais tu parles trop à mon goût...» Les lèvres de Alexander se posèrent sur les miennes. Ce ne fut pas un baiser poli, mais un baiser sensuel, long et humide. Un baiser qui se transforma à la limite de la pornographie à mesure que nos corps se rapprochaient. C'est Alexander qui coupa ce baiser, comme il l'avait commencé. Il se détacha et baissa la tête.  « Tes lèvres sentent la fraise...C'est rigolo... » Je vis Alexander tourner de l’œil et s'écrouler sur moi. Je me dégageais lentement. Je savais ce que j'avais à faire. Je le bordais et quittais son appartement. Ce sentiment étrange. Ce mal de ventre.