( it's just a little crush ) ∞ tobias

IT'S JUST A LITTLE CRUSH — La main de Jasper était toujours accrochée dans le bas du tee-shirt de Tobias, ses doigts se crispant un peu sur le tissu, signe qu'il n'avait pas envie que ce moment se termine. Jasper savait que ce qu'ils venaient de faire était mal. Ils auraient du être responsables de leurs actes et s'arrêter tant qu'il en était encore temps. Pourtant, Jasp sentait qu'ils allaient s'emmêler dans quelque chose qui les dépassait tous les deux. L'étudiant en médecine regardait Tobias droit dans les yeux tandis qu'il parlait. Malgré tout, son regard déviait par instant sur ces lèvres qu'il désirait goûter à nouveau. Inconsciemment sans doute, il passa sa langue sur ses propres lèvres. Il n'arrivait pas à croire les paroles que prononçait Tobias. Tout cela semblait irréel. Jasper connaissait assez bien son ami pour savoir qu'il n'était pas du genre à prononcer de telles choses. Jasper avait pensé que Toby aurait culpabilisé, peut-être même pris ses jambes à son cou. Mais non, il était toujours là, en face de lui et ne semblait pas prêt à partir. Au contraire. Ce qu'il disait prouvait même qu'il avait terriblement envie de recommencer, tout comme Jasper. Si même Tobias ne pouvait pas le raisonner alors le pauvre Winterbottom était condamné à céder aux lèvres trop tentantes de son ami. Pourtant, Jasper tenta de résister un peu, plus pour la forme. Mais qu'est-ce que tu racontes ? demanda-t-il simplement en secouant la tête. Tobias venait-il vraiment de dire qu'il emmerdait Dyl ? Jasp ne s'en foutait pas, lui. Son ami restait un homme en couple et ça titillait clairement sa culpabilité. Tout doucement et presque imperceptiblement, Jasper fit un pas vers Tobias, rapprochant à nouveau leurs deux corps. Putain, c'était juste un besoin irrationnel. Jasp aurait beau tenter de résister, il finirait par céder à cette trop douce tentation que représentait son ami. Sa main tenant le tee-shirt de Tobias se posa dans son dos, le poussant fermement vers lui. Leurs visages étaient si proches que c'en était indécent. Le regard que lança Jasper à Tobias trahissait totalement le désir qu'il avait en cet instant. Il souffla simplement à l'oreille de l'étudiant en arts : C'est de la connerie, ce qu'on est en train de faire. Un sourire en coin éclaircit les lèvres de Jasper. Doucement, il réduisit la distance entre leurs visages, leurs lèvres parvenant désormais à se frôler. Même ce simple contact électrisait Jasper. Il faisait clairement exprès de faire monter la tension. Puis, lorsqu'il ne fut plus capable d'attendre, il fondit sur ces lèvres offertes, s'en délectant avec bonheur. Ce baiser fut plus tendre, plus sensuel. La main dans le dos de Tobias remonta jusque dans la nuque de ce dernier pour le pousser à approfondir davantage le baiser. Leurs langues se cherchèrent, dansèrent sensuellement l'une contre l'autre. Ce n'est qu'à bout de souffle que Jasper se décida à se séparer de Tobias. Déboussolé, il se recula plutôt maladroitement. Durant ce baiser, Jasper n'avait pas pensé une seule fois au fait qu'il embrassait un autre homme en public ce qui le lui était jamais arrivé. Il savait que les journalistes n'étaient jamais très loin, près à dénicher des secrets sur les Winterbottom. Mais non, Jasper n'y avait pas pensé une seule seconde. Il avait simplement profité de ce moment divin. Reprenant doucement sa respiration, il haussa les épaules. Qu'est-ce qui a changé, Tobias ? demanda-il. Jasper savait qu'ils n'en seraient pas arrivés là aujourd'hui si quelque chose n'avait pas changé. Il se faisait peut-être encore des films comme souvent mais il avait besoin d'avoir une réponse.

IT'S JUST A LITTLE CRUSH — Folie et déraison. Deux puissants mots pour qualifier l’état dans lequel se trouvait Tobias. Tout cela à cause d’une futile attraction, des sentiments qui naissent, grondent et se cachent durant des années et il suffit d’un seul et petit moment, il suffit d’un t-shirt enlevé, des regards insistants et ils jaillissent du sol, de l’esprit, ils inondent et noient tout.  Il était en accord avec Jasper, c’était de la folie. C’était de la pure connerie, qu’est-ce qu’ils foutaient les deux grands gaillards là, au coin de la rue. L’un en couple, l’un meurtri par une vie qui était devenue si vite étouffante et empoisonnée, l’autre qui n’assumait rien, se cachait derrière des barrières et pourtant, il restait tellement adorable. Trop adorable pour Tobias. Il était faible le petit enfant, le grand étudiant en arts ; il avait toujours suffi qu’on lui montre une once d’affection et de tendresse et il fléchit telle une mouche à l’appât. Certes, s’il ne s’était jamais passé ce qu’il s’était passé ces dernières semaines, il ne l’aurait pas approché, il ne l’aurait jamais embrassé ; par ailleurs, il n’aurait jamais été là, à chercher ce boulot merdique. Mais là, tout était différent, tout avait changé, des facteurs importants, essentiels pour le bien-être d’un Tobias déboussolé et triste, en manque d’affection, seulement en quête d’un ami, d’un confiant, d’un Jasper. Un Jasper, beau et séduisant, face à lui, là, toujours à le soutenir coûte que coûte, jusqu’à abandonner sa propre source de revenus juste pour lui. Pauvre fou. Tobias continue toujours à le fixer, se mordant bêtement la lèvre inférieure, toujours avec cet air séduisant. C’était comme un jeu de la proie, du loup et du mouton. Jasper se rapproche et il veut sauter vers lui, il veut sauter sur ces belles lèvres qu’il avait aimé embrassé. S’il te plait, viens Jasper, viens m’embrasser, viens dans mes bras, on s’en fout du monde entier. On les emmerde. Une pensée coupable ronge l’esprit de Tobias mais elle semble minime, c’est inquiétant. Mais la douceur de Jasper semblait tellement attirante face au fatalisme de Dyl.

Et il arrive, le pauvre enfant, le jeune fou. Les lèvres se retrouvèrent, s’agrippèrent et les deux sourient, Tobias sourit. Il ne sait même pas, il ne saurait dire pourquoi mais il aime ça. Il ne se posait pas la question, il se doutait que dans quelques heures, lorsque tout retombera à plat, il regrettera surement, il paniquera, il aura envie de se fracasser la tête contre un mur en se maudissant comme un elfe de maison dans Harry Potter. Mais là, pour une fois, il voulait lâcher prise et ne plus penser. Un petit sourire triste et le regard pensif, le jeune étudiant en arts déballa sa réponse : « Tout a changé, Jasp. Beaucoup trop de choses et je te jure que je t’en parlerais un de ces jours mais là, laisses-moi. » C’était peut-être le sentiment d’une mort proche qui le saisissait, de se dire qu’avant sa mort imminente, il y aurait plein de choses qu’il regretterait comme le fait de ne pas avoir embrassé Jasper. Se rapprochant de lui et posant ses mains sur les hanches de son partenaire, il enchaina un : « Laisse-moi te caresser, t’embrasser, te câliner. On peut même aller chez toi là, tout de suite. » Il convainquait son ami de le rejoindre dans cette folie qui lui paraissait si douce et si idyllique à ses yeux.