NOM(S) Rilke. PRÉNOM(S) Babylon. Serse. ÂGE Quarante-sept. DATE ET LIEU DE NAISSANCE mars, 21. Vienne (Autriche) NATIONALITÉ double. autrichien, américain STATUT CIVIL marié. convenance. alliance laissée, préférable à un divorce trop couteux ORIENTATION SEXUELLE amours multiples. MÉTIER chorégraphe, ancien danseur étoile. CLASSE SOCIALE aisée CARACTÈRE exigeant, autoritaire, implacable, sens du devoir, rigoureux, exige de trop des autres, orgueilleux, colérique, vaniteux.
PSEUDO spf. PRÉNOM . ÂGE vingt et un dépassé PAYS france. INVENTE/SCENARIO inventé. CRÉDITS ambroisie. DOUBLE COMPTE ? . AVATAR mads mikkelsen.
billy elliot, ça commence mal, mauvais chemin, le père cogne et manque de disloquer les jambes, s'assurer qu'il ne continuera pas de danser ≈ autriche pauvresse. famille nombreuse, les gamins abandonnés. milieu de fratrie, babylon ignoré, rejeté. neuf mioches, neuf erreurs ≈ fuite du pays, embarquement pour les us. utopies dans la caboche de l'enfant. billet offert par son école, le privilège d'un concours, croire qu'on ne lui sciera pas les jambes dans un autre pays ≈ reconnaissance. accepté dans la plus grande école. la crainte au prix des cours, métiers divers pour combler les zéros demandés, de tout, surtout du plus ingrat ≈ mariage. vingt-trois ans. rapidité d'une vie. danseuse aussi. monde croisé. amour aujourd'hui fané. princesse américaine qui se morfond entre les murs ≈ chorégraphe. une école au nom de sa femme, un établissement reconnu, scandé. s’alignent les nouveaux, se pressent les ballerines à l'espoir de devenir la nouvelle étoile ≈ cygne blanc. d'une qu'il élève à la gloire, rend majesté. cygne déplumé. étoile vieillissante, en remplacement ≈ paralysie. la main, l'avant-bras. mouvements bloqués, intermittences d'une maladie sournoise.
POWER ou COLOR La danse pour échappatoire, le gosse rêve, le monde s'oublie quand s'enchainent les mouvements. Enfance écorchée du mépris. L'âme d'artiste à l'éveil. Évasion aux sons classiques. L'adulte a l'ambition au creux du coeur, l'ambition qui cogne à chaque battement du myocarde enragé de vaincre. Son nom, ses ballerines, gravir le sommet, en gardant la part de rêve, l'illusion d'une facilité. L'acharnement prime, la perfection. Les écarts sont interdits, impossible, tout se calcule à l'avance. Il veut régner le prince né à la boue, aux terres de suie. Prouver qu'il peut y arriver, prouver à ses cadavres de parents qu'il a choisi la bonne voie.
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Les noms sont affichés, scandés depuis des mois. Première représentation, nouvelle création, le trac gagne les tripes, fait trembler les jambes. L’impression d’avoir perdu la mémoire de l’enchainement. Les premiers s’élancent, gambadent les ballerines, suivent les autres. Son moment est à venir. Des années de travail pour l’impact d’un soir. La peur grouille, tord. Une main se pose à son épaule, affectueuse, un sourire s’illumine au chaos de ses pensées. Janis est là. Duo qu’ils forment. Encore jeunes, encore en pleine ascension. Ce soir scellera leur destin, leur accordera peut-être l’étoile à laquelle ils rêvent. Ils s’élancent sur la scène. La peur est loin, relayée. D’autres émotions prennent au cœur. La joie, la douleur, le bonheur. Les muscles tiraillent, le corps hurle aux mouvements répétés, dangereux. Le squelette grogne des abus. Faire paraître la simplicité. Masquer les frictions des tissus, les blessures. Un couple sur scène. Il ne commet aucune faute, effleure la perfection. Dernier acte. Final en approche. Le rêve s’effondre. Elle chute sa belle, s’écrase le cygne, se tord une jambe, se casse un pied. Carrière achevée. Rideau pour clôturer l’action. Il se précipite auprès d’elle. Mélange d’insultes et d’amour. Elle pleure sa danseuse, elle pleure sa belle Janis. Rêve décapité. Le ballet n’est pas annulé, continue sur d’autres dates. Nouvelle qu’on lui attribue. Duo qu’il doit réapprendre. Il continue sa carrière, quelques temps. Son nom est scandé, l’étoile accrochée.
Rêve noirci, pour lui aussi. Mouvements enchainés, le bras se bloque, refuse de revenir le long du corps. Il ne s'inquiète pas, pense à une crampe, aux muscles trop sollicités. L'erreur se reproduit. Chassé de la répétition. Médecin consulté avec crainte. Rien n'est trouvé. Autres examens. Hopital. Le verdict tombe. Paralysie progressive. La main, le poignet, puis le bras dans sa totalité. Le tout peut venir en quelques mois, ou s'étaler sur des années. Diagnostic approximatif. Aucune envie de s'effondrer sur scène, de connaitre la honte de sa femme. Carrière arrêtée. Autre chemin qu'il emprunte. Chorégraphe.
Se morfond son cygne blanc, se déplume la plus belle création. L'étoile terne des années passées à arpenter les grands opéras. Le ballet en abandon. Elle continue la sublime, cherche encore son regard, s'arrache le corps, se tord les muscles pour obtenir un sourire, un commentaire, juste un geste de sa part. Une étoile. Une femme maintenant, une qui s'imagine un amour, fantaisies. De beaucoup qui croient que la ballerine principale à son intérêt, ses sentiments. Nullement. La belle est à remplacer. Nouvelle qu'il cherche pour le futur ballet, filles qu'il observe, veut dénicher l'incroyable. .
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